Trouver un emploi : Questions à Naoual Bakry, Directrice des opérations – EFE Maroc

«Ils doivent être dans une démarche proactive de recherche d’emploi avant la fin de leur formation»
La Vie éco : Les jeunes savent-ils chercher du travail ?
Honnêtement, pas assez. Quand on part généralement au mois de mars/avril à la rencontre de jeunes dans les écoles et universités, nous sommes surpris par leur manque de proactivité dans leur démarche. Généralement, ils attendent la fin d’année pour l’enclencher.
Quand on s’interroge également sur la manière dont ils procèdent pour effectuer des recherches, généralement nous constatons qu’ils s’accordent peu de temps pour le faire, un quart d’heure par jour en moyenne, mais aussi en s’inscrivant sur quelques sites ou newsletters. Ce n’est pas assez.
Chercher un emploi aujourd’hui suppose utiliser plusieurs canaux de manière efficiente.
Malheureusement, beaucoup n’utilisent pas les forums et salons de recrutement, le réseautage ; même les dossiers de candidature ne sont pas à jour… Bref, la plupart d’entre eux n’ont pas appris les techniques de recherche d’emploi.
Comment vous vous positionnez dans cette optique ?
Nous sommes en quelque sorte des agents intermédiaires entre les chercheurs d’emploi et les entreprises. L’essence même de la fondation est de créer une passerelle entre les jeunes en quête d’emploi et le monde professionnel. Nous avons par exemple un programme intitulé Workplace Sucess, une formation comportementale focalisée sur le savoir-être. Nous avons également mis en place le programme «Mentoring for sucess». Il s’agit d’un programme d’accompagnement de jeunes diplômés en recherche d’emploi par des conseillers expérimentés (mentors) qui apporteront leur assistance et conseils à ces jeunes. Mené à travers le club des lauréats «Réseau des anciens EFE», le programme de mentorat vise à développer les compétences comportementales des jeunes en milieu du travail et les encadrer par rapport à leur orientation professionnelle. D’une durée de 12 mois, le programme comprend principalement des séances de formations qui suivent une ligne directionnelle définie par EFE Maroc sur la base d’informations recueillies des candidatures des mentors et «mentees». Les jumelages entre accompagnateurs et les candidats reposent sur les préférences et les domaines communs comme les professions, la langue et les intérêts, entre autres. Le programme préconise un contact régulier et permanent entre le mentor et le «mentee» sur la base d’un agenda spécifique. Nous avons également d’autres programmes plus ciblés pour la population force de vente ou encore IT.
Trouvent-ils rapidement des emplois après ces formations ?
Avant de chercher un emploi, nous aidons les jeunes à se connaître d’abord, à connaître leurs forces et faiblesses, à constituer un dossier de candidature personnalisé, à utiliser les différents canaux de manière efficiente…
Dans le cadre des programmes insertion, les jeunes mettent entre 3 et 6 mois pour décrocher un emploi. Il faut dire aussi que nos jeunes sont exigeants en termes de poste, de rémunération, d’avantages… Sinon, ils mettront moins de temps pour décrocher un emploi.
Encouragez-vous également ces jeunes à mettre en valeur les activités extra-professionnelles ?
Tout à fait, nous avons mis en place un programme d’activités citoyennes qui vise à aider les jeunes à faire du bénévolat. D’ailleurs, dans le cadre de toutes les formations proposées, nous incluons en fin de cursus une activité citoyenne. Cela peut être décisif parce qu’aux yeux des recruteurs, les qualités humaines sont aussi importantes que les qualités techniques. Le bénévolat est un apprentissage qui forge la personnalité du candidat.