Selma Assari : «On s’affirme par la qualité de son travail, la rigueur et l’organisation»

la légitimité par le statut n’est pas suffisante. Un manager est d’abord un organe de l’équipe. Il ne lui est pas supérieur.
S’imposer n’implique pas forcément un rapport de force. D’une manière ou d’une autre, on s’affirme par la qualité de son travail, la rigueur et l’organisation.
Nous sommes très souvent confrontés à deux situations : jouer la défensive quand on a en face un rouleau compresseur qui n’hésite pas à écraser tout sur son passage, ou passer à l’offensive pour imposer coûte que coûte notre point de vue. Pourtant, la force de l’homme est d’arriver à s’affirmer, c’est-à-dire avoir confiance en soi, tout en respectant les autres, c’est le point d’équilibre sans quoi les rapports humains ne peuvent être que conflictuels.
Je pense que la structure de notre personnalité est complexe car elle fait appel à la fois au rationnel, au culturel et à l’émotionnel. Il est vrai que l’affirmation de soi est traitée en tant que phénomène psychologique. Cependant, la connaissance et la compétence (le savoir-faire) peuvent jouer un rôle primordial dans cette attitude. De même que le savoir communicatif. Ce dernier permet de développer une connaissance d’autrui assez suffisante pour être intelligible et connivent.
Cependant, la légitimité par le statut n’est pas suffisante. Un manager est d’abord un organe de l’équipe. Il ne lui est pas supérieur.
Il doit être à sa disposition. Néanmoins, il doit forcément s’imposer quand il s’agit de trancher sur une question précise ou un problème qui le concerne directement. Mais quand il s’agit de visions et d’objectifs à atteindre, il faut surtout chercher l’adhésion des troupes. Le manager doit montrer le chemin et la façon de l’arpenter. C’est toute la différence entre le leadership et l’autoritarisme.
J’ajouterais également que faire face à autrui demande un travail sur soi et un travail avec les autres. Sur le premier cas, cela suppose de gagner en confiance en soi, vaincre ses peurs, maîtriser les situations de stress, apprendre à gérer ses émotions et savoir les utiliser au bon moment, changer les comportements et les mauvaises habitudes qui nous limitent…
Dans le deuxième cas, il s’agit de comprendre les modes de pensée de ses interlocuteurs et adapter son propre langage pour être parfaitement compris, apprendre à négocier gagnant/gagnant, développer des relations constructives, savoir recueillir une information fiable, faire passer ses idées en respectant les autres…