Saloua Karkri, Belkziz DG de GFI Maroc : «Nous nous sommes adaptés aux clients africains»

GFI Maroc a décelé très tôt le potentiel considérable de développement que représente le marché africain. Les challenges impliquent la nécessité d’adapter sa politique RH pour maintenir l’engagement des équipes et la qualité du travail effectué.

Présente en Afrique depuis 2001 avec des projets de solution ERP, GFI Maroc a, depuis, déployé sa stratégie sur bon nombre de pays africains.
Pour Saloua Karkri Belkziz, administrateur directeur général de GFI Maroc, il est fortement conseillé de se rapprocher des institutionnels (Maroc Export, AMDI, ASMEX…) afin de mieux établir des bases encourues pour se déployer à l’international.

Dans quels pays africains êtes-vous implantés et depuis quand ?

L’ambition de GFI Maroc est d’affirmer sa position en tant que leader national des métiers de l’intégration et d’étendre cette ambition aux pays d’Afrique subsaharienne. Après une expérience de 25 ans, nous comptons parmi nos clients de grands groupes industriels sur l’intégration d’ERP, de SIRH, de solutions de gestion de temps et d’activités ou encore de développement spécifique.
GFI Maroc est présente en Afrique depuis 2001 avec des projets réalisés essentiellement par la branche d’intégration sur le déploiement de la solution ERP Sage X3 dans les pays suivants : le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun, le Gabon, le Togo, le Burkina Faso ou encore la Guinée Equatoriale. Nous avons commencé par accompagner de grands groupes marocains et leurs filiales au Maroc mais aussi dans les pays africains d’implantation (e.g Groupe CFAO). Nos clients sont de grands groupes industriels ainsi que des opérateurs télécoms ou encore des autorités portuaires.
Le marché africain devient ainsi au centre de la stratégie de croissance de GFI Maroc car nous avons très tôt décelé le potentiel considérable de développement que représente ce marché.

Concernant notre modèle d’intervention, nous sommes toujours, et dans tous les pays, intervenus à partir de Casablanca avec nos consultants marocains qui respectent un haut niveau d’engagement client. Cependant, les sollicitations à GFI Maroc se faisant de plus en plus nombreuses, nous avons décidé de croître en ouvrant une filiale à Abidjan. Nous sommes également en passe d’installer un relais en Côte d’Ivoire pour plus de proximité avec nos clients mais surtout un «time-to-market» réduit. GFI Maroc ayant développé des verticaux orientés secteur public, nous serons en mesure de les déployer plus rapidement à nos clients africains.
 

Quelle envergure ont atteint ces filiales (emplois créés, parts de marché…) ?

Nous voulons faire de la Côte d’Ivoire notre hub africain et c’est pourquoi nous avons choisi une SSII spécialisée en intégration d’ERP (ou Progiciel de gestion intégré) qui intervient en Côte d’Ivoire et dans toute l’Afrique subsaharienne. Son expertise nous permettra de satisfaire les besoins en trésorerie avancée mais aussi de couvrir les besoins en matière de Business intelligence. Cette acquisition nous fera gagner en proximité avec nos clients et d’avoir ainsi un time-to-market réduit.
Nous nous appuierons donc sur le savoir-faire de cette structure locale, nous permettant de prendre place dans le tissu économique local et de s’impliquer de manière active dans le développement de ce pays ami.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de votre implantation ? Avez-vous le souvenir d’une démarche administrative particulière qui vous a semblé anormale ?

Chaque marché comporte ses spécificités, et nous avons dû nous adapter à celles de nos clients africains. Et cette adaptation n’est pas toujours facile car comme vous le savez, au préalable de tout déplacement en Afrique, les pré-requis sanitaires sont primordiaux car les risques de maladie sont nombreux. La logistique n’en demeure pas en reste car les vols pour ces pays se font de nuit, ce qui cause de nombreux désagréments aux équipes de déploiement.
Tous ces challenges font qu’il est nécessaire d’adapter sa politique RH pour maintenir l’engagement des équipes et la qualité du travail effectué.

Quels conseils donnez-vous aux autres marocains qui voudraient s’implanter dans le même pays que vous?

Tout d’abord se doter d’une vision et d’une stratégie à l’export. Une pesée d’atouts est primordiale avant de se lancer à l’export. Il est donc nécessaire de connaître ses forces, ses faiblesses mais aussi les risques encourus pour se déployer à l’international. Une fois le cap arrêté, il faudra tout mettre en œuvre pour réussir et ne pas hésiter à se rapprocher des institutionnels (Maroc Export, AMDI, ASMEX…) qui peuvent prodiguer une aide considérable tant financière que technique.

La dernière visite du Souverain aux pays africains a-t-elle eu un impact positif sur votre business ?

La visite royale a eu le mérite d’envoyer un signal fort au marché. Elle a aussi véhiculé la détermination de l’entreprise marocaine à investir les niches de croissance détectées dans les pays africains. D’ailleurs, la délégation d’hommes (et de femmes) d’affaires marocains dont faisait partie notre goupe a témoigné sa volonté mais surtout sa disponibilité à mettre l’expertise et le savoir-faire marocain au service de la croissance africaine. Pour notre part, GFI Maroc continuera à proposer ses solutions aux clients d’Afrique subsaharienne, conformément à sa stratégie d’export. Nous sommes ici pour relever un défi et comme le dit le credo du groupe GFI Informatique: «New challenges, new ideas!»