Rémunérations : les entreprises appuient sur le frein

L’année 2015 aura été morose en matière d’augmentations de salaires, seulement 4% pour toutes les catégories socioprofessionnelles.

Entre stagnation des rémunérations en 2015 et des prévisions d’augmentations symboliques en 2016, les entreprises sont clairement aux prises avec une politique de rigueur en matière salariale. C’est du moins ce qui ressort de la dernière enquête de rémunération du cabinet Diorh. Cette dernière a été menée auprès d’un panel d’une centaine d’entreprises au Maroc, principalement les plus organisées en matière de politique salariale. Les augmentations en 2015 se sont établies en moyenne autour de 4% (4,1% pour les dirigeants et la force de vente et 4,3% pour les ouvriers). Ce chiffre est inférieur au budget envisagé (5%) par les entreprises en début d’année. La rigueur sera également de mise en 2016, à moins qu’il y ait une dynamique inattendue. Ainsi, les prévisions d’augmentation en 2016 tournent autour de 4% pour toutes les catégories socioprofessionnelles. A noter que la performance individuelle vient en premier lieu comme facteur principal de révision salariale (dans 96% des cas). Elle est suivie par la position du salaire dans les grilles (72%), la performance de l’entreprise (57%).

Par secteur, on notera que la rémunération octroyée aux non cadres dans le secteur des énergies est supérieure à la médiane du marché alors que celle des secteurs automobile et biens durables est en retrait. Celle des cadres dans le secteur des énergies est également supérieure à la médiane du marché, alors que celles des secteurs automobile et biens durables sont en retrait.

Le salaire de base a augmenté pour certains postes

Par ailleurs, le marché sourit toujours aux mêmes, à savoir les cadres dirigeants qui échappent aux effets de la crise. Ce sont notamment les directeurs d’organisation, les directeurs commerciaux, DRH… Les employeurs estiment que leur apport est important et, il faut également le souligner, ceux qui sont capables de mener des projets complexes, avec tout le savoir-être nécessaire pour mobiliser les équipes, sont très rares. Du coup, l’entreprise ne lésine pas sur les

moyens pour retenir ou  attirer les compétences.
Par rapport à 2014, l’enquête montre également que certains postes ont évolué en matière de salaire de base. C’est le cas des chefs de vente et des ingénieurs qualité (+16%) suivis des responsables finance (+13,3%). Ce n’est  pas le cas pour le poste «Maintenance manager» qui a essuyé une baisse de salaire de l’ordre de 17% par rapport à l’année dernière?