Nette amélioration de la notoriété du coaching dans le monde

Plus de 18 810 personnes, dans 25 pays, se sont exprimées sur les pratiques du coaching à  travers une enquête de l’International Coach Federation (ICF). Le coaching est de plus en plus utilisé pour optimiser la performance de travail de l’individu ou de l’équipe.

Etant une profession de relation d’aide, le coaching s’articule autour de l’humain. Comme on ne peut pas figer l’humain dans un modèle, le coaching doit, constamment, s’adapter à l’évolution de celui-ci. D’où la nécessité et l’obligation de marquer des pauses pour se demander où l’on est par rapport à notre pratique du coaching. International Coach Federation (ICF), une association internationale de coachs professionnels, a ainsi diligenté, en 2014, une étude indépendante sur la notoriété du coaching à travers le monde.
Cette étude, qui a été confiée à PriceWaterhouseCoopers LLP, vient compléter celle de 2012 pour évaluer le coaching dans les organisations. Le sondage a concerné un panel de 18 810 personnes dans 25 pays, où il y a une forte concentration de coachs ICF.  L’étude a distingué trois zones géographiques: les quatre grands (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni et Australie), les 13 pays de l’Europe occidentale hors UK, et les «pays restants» (8 pays de d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud).
L’étude de 2014 se distingue des précédentes par la taille de l’échantillon. En 2010, 10 pays ont été couverts. En 2014, la couverture géographique a été étendue à de nouveaux pays, soit au total les 25 premiers pays dans le classement des membres ICF. Huit pays ont été intégrés et 3 autres, qui étaient inclus dans l’étude de 2010, ont été écartés. Cette reconfiguration est la conséquence de l’émergence de nouvelles nations. Que nous apprend cette étude ?

Amélioration de la notoriété du coaching

Dans les 25 pays couverts par l’étude, le niveau général de notoriété du coaching a été de 58%, dont 17% le “connaissent très bien” et 41% le “connaissent un peu”. Splitté par sexe, l’étude révèle que le niveau de notoriété est le même chez les hommes (59%) que chez les femmes (58%). Par âge, 67% des 25 à 34 ans affirment “connaître” le coaching et 25% “bien le connaître”, soit au total 92%. Par contre, seulement 48% des “55 ans et plus” disent “connaître” le coaching. Par zone géographique, dans les “quatre grands”, 70% des répondants ont une bonne connaissance du coaching, 66% dans les “pays restants” et 49% dans les pays de l’Europe continentale.
Par rapport à 2010, le niveau de notoriété s’est amélioré dans les pays d’Europe continentale (+9%) et dans les “quatre grands” (+5%). Cette notoriété accrue s’explique par les difficultés économiques que connaissent ces pays (la croissance économique y est restée en-dessous de 2% par an depuis 2010) et par les efforts déployés par les organisations professionnelles pour promouvoir le coaching.
La notoriété a, par ailleurs, augmenté de 8% dans les “pays restants”. En effet, dans les pays émergents (notamment en Amérique Latine et en Afrique du Sud), l’intérêt pour le coaching est stimulé par l’essor économique. En plus, la population y est plus jeune que dans les deux autres groupes de pays. L’étude a établi une corrélation entre la notoriété et la jeunesse de la population.

Intérêt grandissant

19% de ceux qui ne connaissaient pas le coaching ont répondu qu’ils pourraient y recourir. Ce taux monte à 47% parmi ceux qui le connaissent.
Notons, par ailleurs, que la décision de recourir au coaching varie selon l’âge. Parmi ceux qui ne connaissent pas le coaching, 30% des “25 aÌ€ 34 ans” disent envisager un coaching, contre 11% seulement chez les “55 ans et plus”. La même tendance est observée chez ceux qui connaissent le coaching. 34% des “55 ans et plus” disent qu’ils pourraient demander un coaching, contre 54% pour les autres groupes d’âge.
La désaffection du coaching est, également, corrélée à l’âge, mais pas pour les mêmes raisons. Les “55 ans et plus” sont à un stade de leur vie ouÌ€ ils pensent que le coaching n’est pas important. Par contre, les plus jeunes sont découragés par les prix.
Ramené par zone géographique, nous retrouvons la même tendance. Dans les “quatre grands”, 50% de ceux qui ont répondu ne pas envisager recourir au coaching ont affirmé qu’ils étaient à une étape de leur vie ouÌ€ le coaching n’est pas important. Cette proportion tombe à 42% en Europe continentale. Dans les “pays restants”, où la population est plus jeune, ils ne sont que 34% seulement à présenter cet argument. Par contraste, le coût a été moins souvent cité comme une contrainte dans les “quatre grands” (26%) et en Europe continentale (21%), contre 33% dans les “pays restants”.

Les hommes sont plus enclins que les femmes à faire appel au coaching

Par ailleurs, 35% des “25 à 34 ans”, disant connaître le coaching, ont déjà bénéficié d’un coaching. Ce taux chute à 23% chez les “55 ans et plus”. Cette répartition s’expliquerait par le vieillissement de la population et par l’allongement de la durée de travail.
Par sexe, parmi ceux qui connaissent le coaching, les hommes sont plus enclins que les femmes à faire appel au coaching (33% contre 26%).
L’étude a établi que les répondants recourent au coaching pour “optimiser la performance de travail de l’individu ou de l’équipe” (42%), pour “développer les opportunités de carrière professionnelle” (33%) et pour “augmenter l’estime ou la confiance en soi” (31%). Dans les deux premières assertions, les hommes arrivent en tête (respectivement 52% et 51%). Les femmes, par contre, occupent le haut du podium dans la troisième assertion avec 53%.

Importance des qualifications

Ceux qui ont déjà recouru au coaching ont déclaré que leur coach a une certification ou des références professionnelles (51%). Par ailleurs, 20% ont confirmé que leur coach ne possédait pas de certification ou de références alors que 29% n’en étaient pas sûrs.
Parmi ceux qui ont recouru au coaching, 83% ont affirmé qu’il est “important” ou “très important” que leur coach ait une certification ou des références. On trouve la même appréciation (81%) chez ceux qui connaissent le coaching, mais qui n’y avaient pas encore recouru. 48% des répondants, dont le coach détient une certification et des références ou est membre d’un organisme professionnel, ont affirmé qu’il est “très important” que le coach possède une qualification reconnue.
Cependant, un sur deux de ceux qui ont répondu ne pas connaître le coaching ont déclaré qu’il est “important” (30%) ou “très important” (20%) que le coach ait une certification ou des références.
Par contre, seulement 28% de ceux qui ont affirmé que leur coach n’a pas de certification ni d’adhésion à un organisme professionnel ont estimé que la détention de ces qualifications est “importante”.

Niveau de satisfaction

L’étude de 2014 a établi une étroite relation entre le niveau de satisfaction et le professionnalisme du coach. Désignons, ainsi, la formation suivie par le coach, ses références et/ou son adhésion à une association professionnelle de coachs, bien entendu. Parmi ceux dont les coachs sont  certifiés le taux de satisfaction grimpe à 93%. Par contre, ce taux tombe à 29% chez les répondants dont les coachs ne le sont pas.
La même tendance se dessine lorsqu’on met en perspective les niveaux de satisfaction avec l’appartenance du coach à une organisation professionnelle. La moitié (51%) des répondants, dont le coach est membre d’une organisation professionnelle, affirment être “très satisfaits” de leur coaching, contre 34% chez ceux dont le coach n’était pas adhérent à une association professionnelle.

Prêt à recommander le coaching

L’étude a permis de savoir si les répondants peuvent devenir des prescripteurs du coaching auprès de leurs collègues, amis ou membres de leur famille.
Les répondants, qui ont affirmé que leur coach ont une certification ou des références, sont plus enclins (35%) à recommander le coaching, contre seulement 19% parmi ceux dont le coach n’a pas une certification ou de références. Ce taux tombe à 17% parmi ceux qui n’étaient pas sûrs des qualifications de leur coach.

Comment décrire le coaching

Les répondants qui avaient recouru au coaching ont reçu une liste de définitions pour qu’ils choisissent celle qui leur paraît décrire le mieux le coaching. Là encore, l’impact de l’âge a été évident sur l’appréciation du coaching. 29% des “55 ans et plus” ont retenu la définition tournée vers l’avenir. Les plus jeunes ont retenu des définitions positionnant le coaching dans une perspective orientée vers le résultat.

Nezha Hami Eddine
Consultante coach, Cap RH Maroc