Mooc : se former gratuitement et en toute liberté

Depuis quelques années, les formations Mooc se multiplient à grande vitesse. Au Maroc, la formation en mode présentiel a encore plusieurs longueurs d’avance.
Depuis quelques années, la formation par Internet bouleverse le paysage éducatif planétaire avec l’apparition des Mooc (Massive open online courses). Ce qu’on appelle en français des «cours ouverts en ligne et massifs» associent souvent vidéo du cours et échange avec les enseignants et les autres participants. L’accès est gratuit et la formation peut donner droit à un certificat payant.
Comme dans plusieurs domaines, ce sont les grandes universités nord-américaines qui ont été les précurseurs dans ce domaine en multipliant les cursus accessibles par Internet (Coursera, EdX…) qui accueillent parfois des dizaines, voire des milliers d’inscrits. D’où le qualificatif «massif» qui est lié au grand nombre des participants. Ces plateformes d’un genre nouveau rendent donc libre l’accès à une immense base de connaissances, n’importe où et n’importe quand.
Même sans diplôme, les connaissances acquises sont toujours utiles
Au Maroc, il est encore très tôt de parler de succès puisque actuellement seule l’Université Cadi Ayyad de Marrakech s’y est mise en lançant en 2013 les premiers cours en ligne sur différentes disciplines allant des sciences sociales jusqu’à la biologie en passant par les sciences de l’éducation ou l’informatique. D’autres dirigeants de grandes écoles supérieures que nous avons interrogés reconnaissent l’intérêt du système, mais disent ne pas être prêts à le proposer. Ce choix se comprend parce que l’investissement est consistant, aussi bien en argent qu’en temps. De plus, si les Mooc connaissent un essor considérable dans le monde, ils sont loin d’avoir, au Maroc, le même prestige qu’une formation en présentiel. Selon Ali Serhani, DG du cabinet Gesper Services, «les certifications des formations en ligne n’ont pas la même importance pour le moment, aux yeux des recruteurs, que les diplômes des écoles».
Plutôt que d’avoir des apprenants isolés en mode 100% en ligne, les formations en présentiel ou même en «blended learning sont souvent plus performantes et plus efficaces et enrichissantes pour les participants», souligne-t-il.
Sabrina, 30 ans, reste néanmoins optimiste sur cette démarche. Elle qui travaille dans le domaine de la communication a suivi durant l’année dernière un Mooc sur le développement durable. «Ma démarche répond bien évidemment à une logique de reconversion. Bien que c’est encore nouveau au Maroc, on peut toujours démontrer lors d’un entretien de recrutement à travers le suivi d’une formation en ligne, sa capacité à s’adapter à un nouvel environnement. Cela montre qu’on peut être à jour sur les dernières tendances», souligne t-elle. Autrement dit, on n’a rien à perdre à s’investir dans une telle formation.