Licences professionnelles : l’OFPPT s’impatiente

L’office offre 370 000 places pédagogiques en 2014-2015 contre 54 247 en 2001/02. Onze nouveaux centres de formation sont ouverts cette année.

L ’office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) affiche de grandes ambitions pour cette rentrée. Une nouvelle année marquée principalement par le renforcement de la capacité d’accueil qui ne cesse d’évoluer depuis 2001 pour s’établir à
370 000 places pédagogiques en 2014-2015 contre 54 247 en 2001/02. Cette croissance est accompagnée d’une ouverture sur l’ensemble des secteurs économiques. Ainsi, l’office offre actuellement plus de 100 formations qualifiantes et dispose de 171 filières en formation initiale. L’industrie concentre une bonne partie de l’offre (37%), suivie du tertiaire (26%) et des BTP (18%)
Compte tenu de la demande, l’office a procédé à l’extension de son réseau d’établissements. Ainsi, 11 instituts ont été créés, dont un centre de formation dans les métiers de l’automobile à Casablanca et l’Ecole de formation dans les métiers du BTP à Settat.
Pour Larbi Bencheikh, DG de l’OFPPT, cette extension se veut une réponse à la demande de plus en plus croissante qui atteint aujourd’hui une moyenne de 2 à 3 demandes par place avec une perspective de 500000 demandes en formation prévues à la fin de l’année 2014.

25 000 jeunes détenus  formés depuis 2002

L’office déploie également ses services dans les centres pénitentiaires. L’objectif étant de contribuer à l’insertion professionnelle et sociale des jeunes détenus. Mis en place en 2002, l’OFPPT est passé de 5 instituts à 48 actuellement.Depuis cette date, l’office a formé 25 000 détenus toutes branches confondues.
Ceci dit, tout n’est pas rose chez le premier opérateur de la formation professionnelle. M. Bencheikh a ainsi rappelé que les licences professionnelles tardent à être intégrées dans le processus pédagogique de l’établissement pour la simple raison que l’opérateur n’a toujours pas décroché une autorisation dans ce sens. Une contrainte pour les lauréats de l’office qui n’arrivent pas à intégrer des écoles supérieures à l’international au moment où au Maroc l’accès reste restreint. A ce jour, seul le secteur des BTP a pu développer des licences professionnelles avec des universités de la place.

Du chemin encore à faire pour la formation par alternance

Autre problème : la formation par alternance qui peine toujours à se développer. A ce titre, les entreprises seraient les principales coupables qui pointent souvent du doigt l’inadaptation des lauréats de l’office. Ce système qui a fait ses preuves dans beaucoup de pays ne représente que 20% des formations dispensées dont 57% dans l’industrie.
Par ailleurs, Mohamed Slassi, président de la Commission formation continue à la CGEM, souligne qu’un tel mode d’apprentissage devrait être accompagné d’une compensation, vu que cela implique des charges dont les TPE ne peuvent se permettre.  

L’OFPPT œuvre également pour l’entrepreneuriat et l’employabilité. L’office dispose notamment d’une soixantaine de guichets  opérationnels, dont la mission principale est de former, guider et accompagner les porteurs de projets dans la réalisation de leurs projets. A ce jour, ces guichets ont aidé au montage de 6194 Plans d’affaires. Ce qui a conduit à la création de près de 1 482 entreprises et 7 275 emplois.
Mieux encore, 70% des entrepreneurs accompagnés sont à la base des lauréats de l’OFPPT. Depuis le lancement du programme d’accompagnement post-création des jeunes entrepreneurs les choses ont bien évolué. Le nombre de porteurs de projets est passé de 1 941 en 2008 à 11 362 porteurs durant les 6 premiers mois de l’année en cours. Durant ce même premier semestre, 1 482 entreprises ont été créées.