L’éthique en entreprise : Avis de Hassan Bouchachia, Expert en responsabilité sociale

L’éthique doit être à  la base de toutes les actions.

Suites aux dérapages et scandales financiers (Enron, WorldCom, TotalFina…) survenus il y a quelques années, les entreprises ont pris conscience que la quête de performance économique n’est plus suffisante et qu’un mode de management peut aussi être basé sur la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise.
Les années 90 ont vu l’apparition de l’éthique pour répondre à la notation des agences de rating, à la surveillance par les consommateurs et les ONG. Les entreprises se doivent d’adopter un comportement éthique socialement et écologiquement sous peine de boycott, de pression de l’opinion publique ou tout simplement de mauvaise image.
De même qu’en interne, les méthodes de management, basées initialement sur la morale du devoir, la valeur du travail et sur l’organisation taylorienne sont dépassées. Aujourd’hui, on tente de concilier les aspirations des salariés, la reconnaissance, le respect, autonomie, l’initiative et la créativité et bien d’autres.
Ce qui fait que l’éthique d’entreprise devient un facteur important dans les nouvelles méthodes d’organisation du travail et de management.
Au Maroc, ce sont principalement les entreprises du secteur financier (les banques par exemple) qui s’y mettent en raison de leur métier lié au risque, ou encore les entreprises sous-traitantes du secteur du textile qui agissent sous la pression des grands donneurs d’ordre.
En tout cas, elle ne doit pas être un alibi pour les entreprises qui ont dévalorisé cette démarche par un comportement opposé à leur engagement de transparence ou encore celles qui considèrent l’éthique comme un nouveau mode managérial de circonstance pour atténuer les conflits internes et préserver les intérêts des dirigeants ou actionnaires. C’est être dans l’éthique de responsabilité et non dans l’éthique de conviction, comme disait l’économiste allemand Max Webber.
La vraie éthique implique un véritable process organisationnel qui permet à tout un chacun d’être face à ses responsabilités. L’éthique ne se limite pas à coucher des règles sur du papier. L’objectif principal d’un code éthique ou charte de déontologie est d’exprimer les attentes envers les collaborateurs en leur proposant, par exemple, une sorte de guide détaillant la façon de gérer les problèmes éthiques les plus courants pouvant survenir dans la pratique des affaires. Par exemple agir avec intégrité, assurer l’utilisation adéquate des ressources de l’entreprise, éviter les situations de conflit d’intérêts, ne pas outrepasser sa fonction hiérarchique pour servir les intérêts personnels, promouvoir une culture du mérite, éviter toute sorte de discrimination…
Ainsi, par leur projet, les entreprises explicitent leur système de valeurs. Elles recherchent l’adhésion individuelle et collective de leurs salariés en prenant en compte les nouveaux référents du contexte sociétal caractérisé par la contradiction entre individualisme et demande d’appartenance à un groupe