Le sport pour accroître la productivité des employés : Avis de Lionel Tardivier, DG de Profilo Conseil

«Le sport et le monde de l’entreprise sont en quête des mêmes valeurs»
– La Vie éco : Les entreprises sont de plus en plus sensibles à la question de la santé au travail. Quelle place occupe le sport dans cette optique ?
– A mon avis, les entreprises ne sont pas encore sensibilisées sur la question du sport d’un point de vue opérationnel. Elles le sont beaucoup plus sur le plan de l’image et de la notoriété.
Ceci dit, nous avons le sentiment que les entreprises sont de plus en plus intéressées par cette question car elles identifient l’apport du sport dans la gestion des moments difficiles.
– Quel lien faites-vous entre le sport et l’entreprise ?
– Historiquement, le sport de haut de niveau et le monde de l’entreprise véhiculent les mêmes valeurs : productivité, performance individuelle et collective, innovation… mais aussi la gestion des réussites et des échecs. A ce titre, le sport de haut niveau peut avoir un apport considérable pour le monde de l’entreprise. On peut citer par exemple le cas de la gestion des projets. En effet, les crises et reprises qui se succèdent constamment amènent souvent les individus à travailler sur des temps de plus en plus courts. Le sport, par son organisation en épreuves successives, prépare mentalement aux changements permanents.
On peut citer aussi le cas de la gestion de l’échec. Le sport aide notamment à gérer l’échec, les risques psychosociaux…
Le sport aide également à travailler à la fois le physique et le mental, un couple de plus en plus important à préserver et renforcer dans le monde de l’entreprise pour faire face aux arrêts maladie qui, très souvent, représentent des coûts non négligeables, que ce soit pour l’individu ou pour l’entreprise.
– Vous avez mis en place une démarche spécifique pour les entreprises. En quoi cela consiste-t-il ?
– On a mis en place un dispositif que nous appelons un bilan de forme destiné aux employés et qui a pour objectif de faire un bilan d’état physique. Ce n’est pas une opération à vocation médicale, le bilan est uniquement un moyen de sensibilisation à l’état physique des collaborateurs.
Nous avons également d’autres dispositifs adressés aux managers. A travers des activités sportives, nous les aidons à surmonter la pression du quotidien, à préparer les enjeux futurs, à manager les équipes…
Nous mettons aussi à la disposition des entreprises des kinésithérapeutes pour des sessions individualisées, des séances de yoga, des animations de comité de direction…
Nous arrivons à obtenir des résultats concrets. Si nous sommes encore présents et sollicités, c’est parce que nous arrivons à faire intégrer le sport comme un véritable outil de santé au travail. D’un point de vue pratique, on arrive à faire diminuer l’absentéisme de manière général (arrêts maladie, accidents de travail).
Bien évidemment, une action ponctuelle de notre part ne peut annuler complètement les risques d’absentéisme, c’est un dispositif supplémentaire qui participe au renforcement de la politique santé et sécurité au travail.
– Etes-vous déjà intervenu localement ?
– Au Maroc, nous n’avons pas encore d’actions concrètes. Ceci dit, les actions que nous menons dans des groupes français ont des répercussions sur les filiales de ces groupes au Maroc, notamment ceux basés à Tanger.