Le plan d’action de l’ANAPEC pour mieux fluidifier le marché du travail

Recrutement, formation, développement des compétences, l’ANAPEC va mener une réorganisation interne pour être à même de mener à bien sa stratégie 2020. A l’horizon 2020, elle devra disposer de
146 agences à travers l’ouverture de 14 agences par an en moyenne.

Développer et professionnaliser l’intermédiation, diversifier les prestations en fonction des profils des candidats et les besoins des entreprises, favoriser l’auto-emploi, procéder à une réorganisation interne…, l’Agence nationale de promotion des emplois et des compétences (ANAPEC) a ouvert de nombreux chantiers au titre de sa stratégie 2020 bâtie sur cinq axes prioritaires

Se réorganiser en interne

Afin de professionnaliser davantage ses services, l’agence va dans un premier temps procéder à de nouveaux recrutements, mettre en place des dispositifs de formation (présentiel et à distance) pour assurer l’intégration des nouvelles recrues, mettre à niveau les conseillers en emploi en exercice au regard des besoins identifiés et de l’offre de services révisée ainsi que former des correspondants régionaux et d’autres corps des cadres administratifs et techniques de l’ANAPEC. Plusieurs actions sont programmées dans ce cadre, notamment la mise en place d’un centre de compétences, la mise à jour des référentiels «métiers» et «compétences» des différents personnels, la révision et l’enrichissement des programmes de formation, la mise en place des plans de formation triennaux, la mise en place des systèmes de certification des compétences, le renforcement du corps des formateurs, le développement des formations à distance…

Pour plus de transparence et d’équité en interne, l’agence veillera également à mettre en place le statut du personnel, permettant la reconnaissance de la compétence, la rétribution de la performance et du respect des devoirs et engagements. Elle veut également se doter d’un baromètre social et d’une charte régissant ses relations avec ses partenaires sociaux, réviser  le système d’appréciation et veiller à sa généralisation à l’ensemble des catégories des personnels, multiplier les canaux d’information, renforcer les actions sociales…

Le processus de régionalisation devra aussi se poursuivre en permettant de multiplier les initiatives locales pour l’emploi et la synergie entre les différents acteurs locaux.

Doubler le réseau d’agences dans 5 ans

A l’horizon 2020, l’ANAPEC devra disposer de 146 agences. 74 sont déjà opérationnelles et autant devront être ouvertes dans les 5 années à venir, soit une moyenne de 14 agences par an.

Pour plus de proximité, elle compte également développer les agences universitaires. L’objectif est d’ouvrir, au minimum, une agence par université, sur une base contributive avec l’ANAPEC. Au total, 12 structures devraient être opérationnelles. Celles de Rabat et de Kénitra sont déjà ouvertes, celle de Casablanca est à dynamiser, et une dizaine reste à ouvrir. Les établissements auront pour charge d’aménager les espaces avec les personnes dédiées tandis que l’ANAPEC apporte, pour sa part, une contribution financière ainsi que des conseillers en emploi, chargés d’assurer les formations nécessaires au personnel dédié.

Une  trentaine d’espaces-emploi seront en outre installées au sein des établissements de formation professionnelle, des institutions mises en place par les différentes fondations à caractère social (Fondation Mohammed V pour la solidarité, Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des anciens détenus…), des zones industrielles… Chaque espace-emploi sera équipé  par l’ANAPEC qui y assurera également l’encadrement technique.

L’Agence compte également mettre en place des agences mobiles pour  faire bénéficier les populations rurales d’un service minimum de prestations : information, inscription, conseil, consultation des offres d’emploi, ateliers de recherche d’emploi, sensibilisation, voire appui à l’auto-emploi…

Segmenter ses services en fonction des profils

Le placement à l’international constitue également un volet important dans la stratégie. Sur ce registre, l’Agence compte consolider son positionnement sur ses marchés traditionnels (Espagne, France…) et prospecter de nouveaux marchés, notamment le marché allemand, les pays du Golfe, l’Amérique du nord, les pays subsahariens….

Diplômés chômeurs, jeunes diplômés, personnes non diplômées ou à bas niveau scolaire, profils grandes écoles, personnes en situation de handicap, candidats à l’émigration, bénéficiaires de l’indemnité de chômage…, toutes les catégories de candidats bénéficieront d’une attention particulière. Le but est de favoriser l’égalité des chances en élargissant les prestations à toutes les catégories de chercheurs d’emploi.

Parmi les mesures importantes, il faudra noter le développement des outils didactiques et des prestations en ligne (tests d’orientation professionnelle, tests d’auto-évaluation et capsules sur les techniques de recherche d’emploi…), l’élaboration de nouvelles prestations sur des thématiques d’actualité, la simplification et l’amélioration des modes opératoires, le renforcement des compétences des conseillers en emploi (andragogie, dynamique de groupe…), le suivi régulier des bénéficiaires des prestations afin d’en mesurer l’impact sur l’insertion…

L’ANAPEC a de même initié le dispositif «Kafaât» (Compétences) dédié aux profils pointus (lauréats des écoles de commerce ou d’ingénieurs et des autres établissements d’enseignement supérieur, avec ou sans expérience professionnelle). Ce dispositif pilote sera renforcé par la mise en place d’une série d’actions

Promouvoir l’auto-emploi

L’offre d’accompagnement des porteurs de projets d’auto-emploi est aussi reconfigurée. A l’avenir, l’attention devrait être portée sur les aspects qualitatifs et les spécificités des différentes cibles. Pour ce faire, plusieurs actions sont annoncées, à savoir adapter la pédagogie d’accompagnement, les guides et la langue des supports aux différentes cibles de porteurs de projets, développer une offre de services au profit des porteurs de projets d’auto-emploi à bas niveau de scolarisation ou non scolarisés, réaliser des ateliers d’initiation aux bases de la gestion d’entreprise, développer un kit d’information sur les sources de financement dédié à l’appui à l’auto-emploi, assurer une veille sur les différentes réglementations (auto-entrepreneur…), renforcer le suivi des porteurs de projets, réaliser des actions de contrôle qualité et d’étude de satisfaction…

A terme, 20 bénéficiaires seront accompagnés en auto-emploi et 10 000 unités économiques seront créées (TPE, coopératives ou AGR). Ce qui débouchera sur 30000 emplois créés.

Assurer un appui aux secteurs et aux entreprises

Prospecter mais aussi cibler les actions, la nouvelle stratégie devra tenir compte de l’évolution des pratiques et des comportements au sein du marché de l’emploi. Elle doit également reposer sur le ciblage et l’adoption d’approches sur mesure, en fonction de la taille des entreprises, des secteurs d’activités et du milieu d’implantation (urbain, rural…). Pour cela, l’agence envisage plusieurs actions, notamment de développer une stratégie de ciblage, avec des approches, des outils et des canaux adaptés (grandes entreprises, PME, TPE, entreprises clientes ou non-clientes…), constituer des équipes de prospecteurs spécialisés par région pour élargir le portefeuille des employeurs-clients, renforcer la communication envers les entreprises à fort potentiel en recrutement, renforcer les compétences des conseillers en emploi en matière de prospection…