Le développement durable, un nouveau gisement d’emplois : Avis de Houcine BERBOU, Consultant senior à LMS ORH

«Les réglementations concernant la protection de l’environnement commencent à voir le jour et nécessitent aujourd’hui une main-d’Å“uvre qualifiée»
Il existe plusieurs façons d’appréhender la notion de développement durable au sein des entreprises. D’abord, il existe une certaine approche où il s’agit d’inscrire cette dimension dans la culture d’entreprise. De ce fait, elle concerne toutes les fonctions de l’entreprise allant de la direction générale jusqu’aux opérationnels en passant par le middle management et les employés…
Cela se traduit sur les fiches de poste où on mentionne carrément certaines tâches ou actions liées à la préservation de l’environnement.
Il existe aussi l’approche qui consiste à ce que certains secteurs soient directement impliqués dans l’environnement, notamment l’industrie et les BTP. Réduire les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre : tel est l’objectif du secteur du bâtiment, qui doit, en conséquence, se mettre aux normes. Aujourd’hui, certains bâtiments qui se mettent à la «basse consommation» passeront dans quelques années à l’«énergie positive», c’est-à-dire qu’ils devront produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Cette approche pousse certains métiers à s’initier à la haute qualité environnementale (HQE). Par exemple, un ingénieur du bâtiment pourra se réorienter sur l’éco-conception.
De même que dans l’industrie, les responsables QSE (qualité, sécurité et environnement) devront intégrer cette notion de développement durable dans leur procès en touchant plusieurs domaines.
Enfin, la troisième approche concerne les entreprises dont le cœur de métier est le développement durable comme Lydec ou Veolia Environnement Maroc.
Dans cette activité, il existe des métiers spécifiques comme les opérateurs assainissement, les ingénieurs hydrauliques, les paysagistes, les responsables d’exploitation de site de traitement des déchets… Malheureusement, les profils existants sur la place sont souvent plus des généralistes et les entreprises sont obligées de les convertir pour les adapter aux exigences du monde actuel.
J’ajouterais également que les réglementations concernant la protection de l’environnement commencent à voir le jour et nécessitent aujourd’hui une main-d’œuvre qualifiée, voire hautement qualifiée.
A cet égard, beaucoup d’écoles commencent à prendre en compte cette donne en proposant des spécialisations dans des domaines liés à l’environnement.
Bâtiment, industrie, services, agriculture… tous les secteurs sont concernés, sauf que tout le monde ne s’y met pas encore. De ce fait, les débouchés ne sont pas encore très importants. Néanmoins, c’est un domaine qui a de l’avenir du fait que les préoccupations en matière d’environnement font que les entreprises et les collectivités sont obligées de suivre.