L’augmentation des salaires ne devrait pas dépasser 4% en 2014

Les entreprises restent prudentes en raison de la persistance de la crise. La fonction commerciale et les métiers d’ingénierie seront les mieux servis.
Quels niveaux de salaires aura-t-on pour 2014 ? Si 2013 a été marquée par l’austérité, les spécialistes de la rémunération annoncent une légère embellie. En effet, compte tenu de la persistance des difficultés économiques, au Maroc comme dans le monde, les entreprises jouent toujours la carte de la prudence. Dès lors, on est loin des augmentations moyennes de 5 à 6% constatées il y a quelques années. Selon Essaid Bellal, DG du cabinet Diorh, «elles s’établiront autour de 4%». Les plus fortes hausses ne dépasseront pas 5,5%.
Houcine Berbou, consultant associé au sein du cabinet LMS ORH, est à peu près sur la même ligne. A l’en croire, «les budgets prévisionnels augmenteront de 2,5 à 3% pour les non-cadres et de 4% pour les cadres».
Les hausses sont décidées entre janvier et avril
Bref, les salaires ne resteront pas figés, ne serait-ce que pour couvrir l’inflation dont le taux devrait être de 2% (prévision du ministère des finances) à 2,5% (prévision de Bank Al-Maghrib). M. Berbou pense même que certaines entreprises pourraient faire des efforts supplémentaires si la situation s’améliore au cours de l’année. La dernière enquête de rémunération du cabinet Diorh montre d’ailleurs qu’une majorité d’entreprises (95% d’un échantillon composé de 104 entreprises) effectuent des augmentations de salaires une fois par an et 2% le font plusieurs fois durant une année. En général, les hausses sont décidées en début d’année. Près de 40% des entreprises le font en avril, 25% en janvier.
Naturellement, tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne. Les cadres dirigeants sont toujours les premiers à profiter de la prodigalité de l’employeur ou des actionnaires, surtout en période d’instabilité. «Les entreprises auront toujours besoin de DG, DGA, directeurs de pôle…pour les faire sortir de l’impasse», explique M. Berbou. Autrement dit, il faut leur offrir un peu plus pour les mobiliser et les retenir. Et dans l’ensemble, la fonction commerciale n’est pas la moins bien lotie. Presque tous les secteurs sont en quête de commerciaux et les niveaux de salaires seront beaucoup plus importants qu’auparavant. Idem pour les métiers de l’ingénierie qui, après un moment d’essoufflement, seront davantage plébiscités par les entreprises.