L’amitié au travail : Avis de Jamal Krim, DG de Reco Act

L’autorité vient souvent polluer le climat de travail lorsqu’on est amené à critiquer un ami.
L’amitié au travail peut être bien perçue ou non. Cela dépend des entreprises, des personnes, de leurs valeurs, du contexte et plus largement de la culture. Certaines entreprises peuvent adopter des pratiques tout à fait à l’opposé, allant de l’interdiction complète des relations amoureuses jusqu’à leur encouragement.
J’ai pour principe à ce qu’on privilégie d’abord le travail et de toute façon une relation un peu plus poussée est toujours mal vue. On dira souvent que tel manager traite différemment son ami au sein de son équipe et que si par exemple ce dernier n’a pas été augmenté cette année, il le sera doublement l’année prochaine, que le manager fermera souvent les yeux sur les fautes de son ami…
C’est pourquoi il faut dissocier l’amitié des contraintes professionnelles.
Personnellement, je ne pourrai pas être sévère vis-à-vis d’un ami car la relation peut en pâtir après.
L’autorité vient souvent polluer le climat de travail et je pense que lorsqu’on est amené à critiquer un ami, il est difficile de faire abstraction de la relation. Souvent, un manager peut être amené à couvrir son protégé, quitte à se montrer indulgent envers lui. Un comportement qui, malheureusement, peut affecter l’ambiance de travail.
Le bureau est un environnement propice au développement de relations qui n’obéissent pas aux mêmes règles qu’une amitié classique et qu’il faut manier avec précaution.
L’attitude professionnelle est de mise et par conséquent le manager et son ami doivent faire preuve de professionnalisme.
De son côté, le dirigeant ou le manager est garant des règles de vie au sein de son entreprise et se doit de montrer l’exemple en instaurant une communication saine entre les individus et entre le personnel et lui-même.
Les personnes pourront facilement échanger avec lui lorsqu’elles perçoivent qu’une amitié nuit au bon fonctionnement de l’équipe. Il est beaucoup plus facile de gérer les critiques, les commentaires ou les craintes lorsque nous sommes ouverts pour les accueillir. Dans le cas contraire, les gens se renferment dans leur idée qu’elle soit confirmée ou infirmée, et finiront par mettre de côté l’esprit d’équipe. Après une période de silence, certaines situations deviendront des conflits ouverts qui seront plus compliqués à résoudre.