Individualisme au bureau : Avis d’Ahmed El Meslouti, consultant RH

“Je vois mal la performance de l’entreprise perdurer sans cohésion d’équipe”.
A mon sens, deux facteurs peuvent susciter l’individualisme au bureau : une mauvaise ambiance de travail et un style de management défaillant. Par exemple, l’attitude des clans est plutôt à chercher du côté de la mise à l’écart délibérée et systématique d’un ou plusieurs salariés, ou encore de tentatives de déstabilisation d’un responsable qui, de par son poste, s’oppose volontairement ou non aux intérêts dudit clan. Bien que ce genre de comportements soit parfois minime, il n’empêche qu’il peut créer des tensions au sein des groupes.
Dans tout groupe humain, il peut y avoir des tensions compte tenu de la différence de caractère, des intérêts à défendre, et des divergences de vue sur tel ou tel problème. L’entreprise n’échappe pas à cette règle. Généralement, les causes de telles situations sont la résultante de ces problèmes que j’ai cités, mais le management y est souvent pour beaucoup. A titre d’exemple, les collaborateurs peuvent regretter le fait de ne jamais recevoir des signes de reconnaissance de leurs efforts ; certains qui travaillent sur un dossier spécifique ignorent toutes les informations sur la marche globale de l’entreprise par manque de communication, d’autres remettent en cause les inégalités salariales croissantes. Ce genre de situations exacerbe les frustrations pouvant les démotiver et pousser les individus, soit à quitter l’entreprise, soit à se comporter de manière inadéquate.
Si ces situations se présentent -d’ailleurs tout manager peut être confronté à la gestion des conflits interpersonnels entre collègues-, il revient au manager de les prendre en main. Il doit être en mesure de recadrer les collaborateurs concernés ou l’équipe par la sagesse, leur (ou lui) faire admettre leurs (ou ses) mauvais comportements et, in fine, proposer des solutions. En d’autres termes, il est important de positiver pour amener tout le monde à la raison.
Il ne faut surtout pas se montrer trop rigoureux sur les décisions, mais être capable de se réinvestir et s’adapter dans le management d’équipe. Un manager doit assumer le rôle d’intermédiaire, solidaire à la fois aux décisions qui émanent de la direction générale et de son équipe. Parce que je vois mal la performance de l’entreprise perdurer sans cohésion d’équipe.