Harcèlement au travail : Avis de Malgorzata Saadani, Coach consultant certifiée

Les hommes peuvent également se retrouver dans la même situation.

Il existe des formations spécialisées qui sont destinées aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels : les cadres RH, les dirigeants de sociétés, les associations, etc. Lors de ces séminaires, ils apprennent tout d’abord à identifier le harcèlement ou le mobbing selon les 45 critères faisant référence dans la jurisprudence qui s’appuie sur les travaux scientifiques de Heinz Leymann, et classifiés selon 5 principaux
groupes d’atteinte
(à la communication, aux contacts sociaux, à la réputation, à la situation professionnelle et, pour finir, à la santé et aux biens matériels). Durant ces formations, les participants apprennent en outre, comment et à quel moment on peut prévenir le harcèlement ou sortir de son cercle vicieux, en mettant en place les stratégies personnelles (le développement de l’assertivité et de l’intelligence émotionnelle, la bonne communication, les relations équilibrées et les recours légaux possibles) ou institutionnelles (la charte anti-mobbing de l’entreprise, la communication interne et la diffusion de l’information). Tous ces sujets sont, bien sûr, traités et illustrés par les études des cas réels. Ces formations ne sont pas adressées particulièrement aux femmes, mais plutôt à tous les acteurs de la vie sociale de l’entreprise, eu égard à leur fonction dans l’organisation. Dans la conscience collective, il y a un cliché qui associe la femme au statut de victime du harcèlement sexuel, mais ce raccourci «genre» est très réducteur. Les hommes peuvent également se retrouver dans la même situation.
Il y a bien sûr des entreprises qui demandent ces formations. Toutefois, nous sommes encore loin de certains pays européens où les entreprises prennent des initiatives pour agir en amont et prévenir le mobbing. Dans ces pays, il existe des lois qui imposent la mise en place d’une politique anti-mobbing au sein des établissements de l’administration publique. Ceci implique la création de procédures spécifiques et le monitoring permettant d’identifier les situations à risque, d’agir sur le coup, liquider les dégâts et tirer les conclusions dans l’avenir.
Au Maroc, les victimes peuvent s’adresser de leur propre initiative aux médecins de travail, aux psychologues, psychiatres et coachs dans le privé, afin de mieux faire face et se reconstruire. Le choix du professionnel sera alors déterminé par l’état de santé de la victime.
Mis à part le travail sur soi et de l’apprentissage de ses droits, j’encourage toute personne qui se sent menacée à en parler à une personne de confiance ou à un professionnel qui pourra l’aider à mieux passer le cap. Le harcèlement peut toucher tout individu vivant en société. Et c’est la bonne gestion de cette situation douloureuse qui lui permettra de dépasser les difficultés au lieu de sombrer.