Gérer une TPE : Avis de Houssam Ouassif, Manager d’Eywa Studios

C’est important de pouvoir tout gérer au départ pour bien déléguer après un recrutement.

Avant de lancer Eywa Studios, j’avais une première expérience dans l’entrepreunariat à travers la création d’une agence de communication. Elle fut courte mais enrichissante sur le plan personnel et professionnel. J’ai mis quelques années pour rebondir. Pour cela, j’ai pris du recul pour me faire conseiller.

A la base, je suis technicien en réseau informatique, mais depuis mon jeune âge j’étais passionné par l’audiovisuel. Déjà au lycée je réalisais quelques films institutionnels, des animations 3D, des montages vidéo personnels…

C’est ce qui m’a poussé par la suite à prendre cette voie en créant Eywa Studios. C’est aussi à travers un partenariat avec un organisme étranger qui opère dans le domaine du social que j’ai pu réaliser ma première opération. J’ai trouvé que le milieu associatif est passionnant car on apprend beaucoup des autres.

Bien évidemment, quand on est seul à gérer une petite structure, on est l’homme à tout faire. C’est important car dans la mesure où on recrute après, on peut montrer le chemin aux autres.

Gérer une TPE demande également beaucoup d’investissement sur le plan personnel. Il faut oublier cette fâcheuse habitude lorsqu’on est informaticien de rester scotché devant son ordinateur toute la journée. Au contraire, il faut sortir, faire de la prospection, chercher des partenaires, de petites structures de préférence pour grandir ensemble et surtout ne pas s’isoler.

Toujours sur la base du retour de ma modeste expérience, je crois qu’il faut aussi prendre le temps de bien faire mûrir son idée et ne pas hésiter à être ambitieux puisque plus la cible est difficile, plus est important l’effort qu’on est prêt à déployer pour l’atteindre. Cependant, avec l’ambition, il ne faut pas se disperser : être clair sur ses objectifs et garder la tête sur les épaules…

Par ailleurs, sur le plan financier, il est clair que la TPE souffre d’un manque de moyens de financement. Pour mon cas, il faut compter un budget moyen  de 200 000 DH pour avoir l’équipement nécessaire, disposer d’un bon studio et un fonds de roulement.

Il a fallu que je compte sur mes propres moyens pour me lancer. C’est peut-être aussi le cas pour beaucoup de jeunes car, malheureusement, on n’encourage pas assez la TPE.

Il faut certes l’appui financier mais aussi du conseil, avoir des structures spécialisées et organisées en métiers et secteurs d’activité (industriel, TIC…). C’est important pour que les jeunes bénéficient d’une valeur ajoutée en termes de conseil et ne pas se limiter uniquement aux étapes de création d’une entreprise, d’un business plan…