Gérer les personnalités difficiles en entreprise : Avis de Ghita Mseffer, Psychologue

L’équilibre est une quête permanente

Le travail a toujours été révélateur de problématiques psychologiques. Certaines pathologies comme la paranoïa, l’obsession peuvent être réveillées rien que par le fait d’être souvent confronté à des problématiques fréquentes ou d’être constamment sous pression. Tout cela finit par nuire à la santé psychique et mentale et peut mener à la dépression, des troubles anxieux, aux dépendances, à des troubles de l’adaptation et l’épuisement professionnel.
Par exemple, le paranoïaque est toujours méfiant. Pour lui, le mal vient des autres. Il est toujours en état d’alerte, ceci peut aider certains d’évoluer dans l’échelle sociale. Le paranoïaque se déresponsabilise, il rejette tout malheur sur les autres. Il est binaire, il parle du bien et du mal, du bon et du mauvais. Dans notre société, des paranoïaques expliquent leurs malheurs par l’envoûtement, le mauvais œil.

Pour sa part, l’obsessionnel est toujours préoccupé par l’organisation, la méticulosité. Il a besoin de tout prévoir. En général, il a des difficultés à exprimer ses émotions contrairement à l’hystérique.
Je pense que l’équilibre est une quête permanente. A chacun de trouver cet équilibre.

Au niveau individuel, il faut se poser les bonnes questions : suis-je bien à mon poste ? Est-ce que ma personnalité convient-elle à cette culture d’entreprise? Car à un moment donné, la personne doit pouvoir s’adapter à son environnement et non l’inverse. Cela ne peut venir que de nous-mêmes.
Au niveau de l’organisation, je pense qu’un manager doit pouvoir travailler sur ces fortes personnalités qui peuvent être un atout et non pas une contrainte si on arrive à canaliser leur énergie, car elles peuvent donner de l’envergure pour un projet, apporter de nouvelles solutions…
Le souci majeur pour un manager est d’avoir une équipe performante, quelles que soient les personnalités. Je pense que la première chose à considérer c’est d’oublier que la cohérence est la première clé de maintien d’une dynamique positive. Je pense dans ce nouveau contexte qu’il est plus nécessaire que jamais d’apporter autant que possible de la cohérence aux missions des collaborateurs, même les plus difficiles. La seconde est l’écoute. Plus que par le passé, prendre le temps de connaître les aspirations des collaborateurs et de faire en sorte de mieux les écouter permet à ces derniers de s’investir de manière évidente.