Forum Maroc-Gabon de l’emploi : l’employabilité des jeunes au coeur des débats

Le ministre de l’emploi a exhorté les lauréats marocains à  aller travailler au Gabon. Le forum était l’occasion de dresser un état des lieux de la politique de l’emploi en faveur des jeunes.

«Les nouvelles opportunités d’emploi au Gabon, dans le cadre du renforcement de ses relations économiques avec le Royaume», était le thème du premier Forum Maroc-Gabon de l’emploi, organisé par l’ambassade du Gabon au Maroc et la Fondation diplomatique, du 24 au 26 septembre dernier à Rabat. Cette rencontre a vu la participation d’entreprises gabonaises et marocaines implantées au Gabon, ainsi que de jeunes diplômés et demandeurs d’emplois des deux pays.

Lors de ce forum, Abdeslam Seddiki, ministre de l’emploi et des affaires sociales, a exhorté les lauréats marocains et gabonais au Maroc à aller travailler au Gabon ; d’autant plus que 80 entreprises marocaines sont aujourd’hui installées à Libreville. Le ministre de l’emploi a également espéré que l’on puisse, d’ici à 2020, «venir à bout du chômage des jeunes» au Maroc, considérant que «la question ne concerne pas seulement le gouvernement, mais l’ensemble de la société».
Le forum était également l’occasion de faire le point sur la politique publique de l’emploi pour les jeunes au Maroc. C’est ainsi que, selon les chiffres officiels, le programme d’insertion Idmaj a permis d’insérer, depuis l’année 2005, plus de 300000 lauréats d’universités sur le marché du travail ; ce qui a ramené le taux de chômage des jeunes diplômés de 25% à 17%, en moins de 10 ans. Le programme de mise à niveau Taehil a, quant à lui, permis d’insérer plus de 100000 jeunes diplômés sur le marché du travail. Quant au programme d’aide à la création d’entreprises Mokawalati, il n’a pas eu les résultats escomptés et sera prochainement redéfini, et ce, en vue de lui donner un contenu complètement différent.

Valoriser le capital humain

Pour Abdelâdim El Guerrouj, ministre délégué auprès du ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, «le développement des compétences nationales est la clé de voûte pour favoriser l’employabilité des jeunes et leur insertion professionnelle». L’important est donc de valoriser le capital humain et d’orienter les formations là où il y a des besoins ; d’où la nécessité de continuer à mettre l’accent sur la formation professionnelle qui s’est développée, de manière significative, au cours de ces quinze dernières années. Celle-ci est, en effet, passée de 40000 à 480 000 places pédagogiques et concerne plus de 1 900 établissements regroupant plus de 300 filières. Simon Ntoutoume Emane, ministre gabonais du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, estime que «la mondialisation des marchandises et des capitaux doit céder la place à celle des droits sociaux et des droits humains». Car si l’Afrique connaît une croissance économique sans précédent, ses effets sur le développement humain restent insignifiants. La conséquence est que les populations africaines demeurent en majorité dans une situation de grande précarité, situation qui favorise la fuite des cerveaux au profit de pays offrant des conditions de vie plus attractives.