Entretien avec : Abdellah Talib, Directeur de la communication et du développement durable à  Lydec

Le concept de RSE doit être considéré comme un outil de pilotage au service de la légitimité de l’entreprise sur son marché. Lydec veut renforcer son ancrage territorial à  travers un engagement plus actif dans les actions de développement durable. Tous les objectifs sont inscrits sur une feuille de route baptisée «PADD 2020».

Réduire l’impact environnemental des activités, engager les collaborateurs comme co-acteurs du développement durable, innover dans les métiers pour contribuer à la performance économique et environnementale…, tels sont les engagements de Lydec. Eclairage de Abdellah Talib, directeur de la communication et du développement durable.

 

Quel sens donnez-vous à la RSE ? Et qu’est-ce qui motive votre forte implication dans ce domaine ?

Je rappelle d’abord que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) se définit comme «une démarche à travers laquelle les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire». Plus clairement et simplement dit, c’est «la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable». La RSE est parfois réduite à la question environnementale et écologique. Pourtant, il s’agit bien d’un concept global qui repose sur trois piliers qui interagissent et s’influencent: l’environnemental, l’économique et le social. Ce concept ne doit pas être déconnecté de l’activité de l’entreprise mais considéré comme un outil de pilotage au service de la légitimité de l’entreprise sur son marché. De par sa mission de service public, la nature de ses métiers axés sur la gestion durable des ressources et son ancrage territorial, Lydec inscrit naturellement ses activités dans une logique de développement durable.

 

Comment la RSE est traduite dans vos activités ? 

Notre engagement RSE est concret et se traduit au quotidien : 

nous agissons pour la préservation des ressources en eau, à travers diverses technologies de recherche de fuites et contribuons, par conséquent, à l’effort national d’économie d’eau potable : 38 millions de m3 d’eau économisés en 2014 par rapport à 1997 ; 

– nous menons des projets de dépollution d’envergure comme la station «Eaucéan» à Sidi Bernoussi, qui traite les eaux usées, pour réduire l’impact de nos activités sur l’environnement. A travers cet ouvrage, nous contribuons à la protection du littoral et des populations, à la réhabilitation urbaine et économique de toute la zone Est de l’agglomération et au renouveau de tout le littoral casablancais ;

– nous apportons l’accès à domicile aux services dans les quartiers défavorisés dans le cadre de l’INDH et contribuons, de ce fait, à l’inclusion sociale des populations ;

– nous soutenons les actions de la société civile et sensibilisons les jeunes générations au développement durable. C’est aussi une contribution à la promotion de la solidarité et la cohésion sociale ;

– nous œuvrons pour la diversité dans l’entreprise et pour le développement des compétences à travers les actions de la DRH et contribuons au renforcement du capital humain de la 1ère agglomération du Royaume.

Ce sont, donc, autant d’exemples de nos engagements RSE qui ont permis à Lydec d’être reconnue par des agences de notation extra-financières. Lydec a été la première entreprise marocaine à solliciter fin 2003 une notation extra-financière sur l’ensemble des domaines de la RSE. 

 

Depuis quand disposez-vous d’un département spécifique au développement durable ?

C’est un sujet très transverse et essentiel à une démarche RSE efficace et intégrée à la stratégie de l’entreprise. A Lydec, la RSE a été identifiée comme un des 6 enjeux de notre projet d’entreprise «Synergies 2020». L’objectif est de renforcer notre ancrage territorial, à travers un engagement plus actif dans les actions de développement durable. 

Lydec a ainsi mis en place deux instances de gouvernance dédiées, situées au plus haut niveau de l’entreprise : le Comité d’éthique et de développement durable (CEDD) et le Comité de pilotage et de développement durable (Copil DD), en plus d’un département développement durable qui a été créé en 2008 et qui relève de la Direction communication et développement durable. 

Le CEDD est une émanation du Conseil d’administration. C’est un organe d’avis et de conseil qui veille au respect des engagements de Lydec en matière d’éthique et de développement durable. Il est composé de représentants des administrateurs. Le Copil DD, qui réunit 2 ou 3 fois par an les directeurs membres du Comité de direction générale, effectue, quant à lui, une revue du Plan d’action développement durable, en tenant compte des évolutions du contexte et de la stratégie de l’entreprise. Il valide les orientations et actions proposées par la Direction de la communication et du développement durable. Cette dernière suit et consolide le plan d’action DD et anime le Copil DD et met en place les outils de suivi et de reporting tout en se préparant aux audits et aux ratings RSE. Parmi ses missions aussi figure la mise en œuvre des actions de sensibilisation des parties prenantes.

 

Comment se présente votre plan d’action développement durable ? 

Baptisée «PADD 2020», une nouvelle feuille de route a été lancée récemment par l’entreprise. Elle est structurée en 4 engagements et 20 objectifs qui représentent les défis d’aujourd’hui et de demain pour Lydec.

Engagement 1. Réduire l’impact environnemental de nos activités : parce que nous opérons dans les métiers de l’environnement et que c’est un des piliers fondamentaux de toute démarche de développement durable, Lydec souhaite réduire l’impact environnemental de ses activités ;

– Engagement 2. Faire de nos collaborateurs des acteurs du développement durable: parce que l’engagement de Lydec ne serait pas effectif et efficient sans celui des hommes et des femmes qui lui donnent vie et se mobilisent quotidiennement, Lydec implique chaque collaborateur dans cette démarche ;

– Engagement 3. Innover dans nos métiers pour contribuer à la performance économique et environnementale du Grand Casablanca : parce que nos métiers sont fortement structurants pour le développement durable de l’agglomération, Lydec est le partenaire des collectivités ; 

– Engagement 4. Contribuer à l’attractivité du territoire du Grand Casablanca et dialoguer avec nos parties prenantes : parce que nos activités ont un ancrage territorial très fort, Lydec est un acteur de la société dans les domaines de la solidarité et du développement humain.