Enquête Glassdoor : des processus d’embauche de plus en plus longs et complexes partout dans le monde

La durée moyenne du processus d’embauche est passée à 23,2 jours en 2014. Les chercheurs d’emploi français subissent les durées les plus longues avec 31,9 jours. Ils sont suivis par les candidats en Allemagne (28,8 jours) et au Royaume-Uni (28,6 jours).
Il existe une question récurrente parmi les recruteurs et les chercheurs d’emplois : Pourquoi les processus d’embauche prennent-ils du temps ? Selon le rapport diffusé par Glassdoor Economic Research, communauté dédiée aux emplois et aux évolutions de carrières, la situation a même empiré ces dernières années. La durée moyenne du processus d’embauche est passée à 23,2 jours en 2014, soit une augmentation de 3,3 à 3,7 jours depuis 2010. Cette tendance se vérifie en Amérique du Nord, dans certaines parties de l’Europe et en Australie, quels que soient le poste, l’entreprise et le secteur.
Cette étude, qui porte sur six pays, présente une analyse statistique des tendances des durées des processus d’embauche en utilisant une source de données unique : les comptes rendus d’entretiens d’embauche partagés anonymement par des chercheurs d’emploi sur Glassdoor.
Les durées des processus d’embauche varient, mais elles ont augmenté dans le monde entier
Le rapport évalue quatre domaines distincts : la durée moyenne du processus d’embauche au cours de l’année écoulée, les changements au fil du temps, les facteurs ayant contribué à l’allongement de la durée et les raisons de ces changements. En plus des différences entre pays, l’étude examine ces quatre domaines en fonction de la taille de l’entreprise, de son emplacement dans la zone urbaine, de son secteur d’activité et de l’intitulé du poste.
Le temps requis pour qu’un candidat arrive au bout d’un processus d’embauche varie beaucoup dans le monde. Aux Etats-Unis ces processus ont pris en moyenne 22,9 jours en 2014, une progression significative par rapport aux 12,6 jours nécessaires en 2010. Les candidats à l’emploi au Canada sont un peu mieux lotis avec 22,1 jours en moyenne. Par contre, les candidats en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Australie pointent tous des processus d’embauche plus longs. Les chercheurs d’emploi français subissent les durées les plus longues avec 31,9 jours. Ils sont suivis par les candidats en Allemagne (28,8 jours), au Royaume-Uni (28,6 jours) et en Australie (27,9 jours).
La même tendance à l’allongement des durées a été constatée dans tous les pays examinés : en Australie, au Canada, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. En tenant compte de l’évolution des facteurs économiques pendant cette période, dont les industries, les emplois et les zones géographiques, la durée des entretiens d’embauche a augmenté en moyenne de 3,3 à 3,7 jours depuis 2010 – ce qui représente un allongement statistiquement significatif.
La diversification des méthodes de sélection des employeurs a un impact sur la durée du processus d’embauche.
Même si les techniques d’entretien n’ont guère changé au fil des ans, les candidats à l’emploi indiquent une augmentation de l’utilisation de certaines techniques de sélection. Par exemple, aux États-Unis, la fréquence des contrôles des références des candidats a augmenté, passant d’après les candidats de 25 % en 2010 à 42 % en 2014. On fait la même constatation pour d’autres techniques : les vérifications des compétences (de 16 % en 2010 à 23 % en 2014), les tests de consommation de drogues (de 13 % en 2010 à 23 % en 2014) et les tests de personnalité (de 12 % en 2010 à 18 % en 2014).
Ces «méthodes de sélection» additionnelles des employeurs ajoutent un allongement statistiquement significatif à la durée moyenne requise par les candidats pour suivre un processus d’embauche, jusqu’à une semaine dans certains cas. Dans la mesure où les employeurs pilotent directement leur processus d’embauche, c’est un facteur qui est entièrement sous le contrôle des services RH des entreprises et des services de recrutement.
Les grandes entreprises et le secteur public prennent plus de temps
La durée des processus d’embauche, du point de vue du candidat, s’allonge quand on tient compte de considérations relatives à l’employeur, telles que le secteur, l’emplacement des bureaux ou la taille des effectifs. Par exemple, les candidats à un emploi dans le secteur public indiquent des processus d’embauche les plus longs: 49,5 jours en Australie et 60,4 jours aux Etats-Unis. A l’opposé, les candidats à un emploi dans une franchise sont ceux qui obtiennent un emploi le plus rapidement – 8 jours en Australie et 10,6 jours aux Etats-Unis.
Les employeurs ayant des effectifs de 10 à 49 personnes ont un processus d’embauche prenant entre 15,2 et 16,9 jours aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. A titre de comparaison, pour les employeurs ayant plus de 100 000 salariés, le processus d’embauche prend entre 23,0 et 36,1 jours dans ces trois pays.
Tous les emplois ne sont pas égaux en termes d’entretiens d’embauche
Les emplois associés aux processus d’embauche les plus longs sont généralement dans l’administration, l’éducation et pour les postes de cadres supérieurs. Aux Etats-Unis, les policiers font état du processus le plus long (127,6 jours), suivis par les examinateurs de brevets (87,6 jours), les professeurs assistants (58,7 jours), les directeurs adjoints (55,5 jours) et les analystes de programmes (51,8 jours).
Les processus les plus courts sont généralement associés aux emplois nécessitant le moins de compétences. Les candidats aux postes de marketing junior en profitent (3,9 jours), suivis par les vendeurs juniors (5,4 jours), les serveurs et barmen (5,7 jours), les adjoints comptables juniors (5,9 jours) et les laveurs de vaisselle (6,9 jours).
Les caractéristiques démographiques et socio-économiques des candidats n’ont pas d’impact sur la durée du processus.
Dans le cadre de l’évaluation des facteurs impactant la durée des processus d’embauche, Glassdoor Research a examiné certaines caractéristiques des demandeurs d’emploi telles que le sexe, l’âge et le niveau d’éducation. Dans tous les cas, les données recueillies ont démontré que les caractéristiques démographiques et socio-économiques n’ont statistiquement aucun impact sur la durée du processus d’embauche.
Source : indicerh.net