De plus en plus de cadres et managers optent pour l’Afrique

Les innombrables opportunités d’affaires poussent beaucoup d’entrepreneurs à investir en Afrique. Le manque d’informations fiables est la principale contrainte. S’entourer d’experts sur place est indispensable.
Salariés, commerçants ou entrepreneurs, ils choisissent de plus en plus l’Afrique pour y travailler, laissant derrière eux le Maroc et les destinations traditionnelles (Europe, Amérique du Nord ou plus récemment les pays du Golfe). Une tendance qui va crescendo vu le potentiel de croissance que recèle le continent qui, selon les observateurs, est en passe de devenir le prochain pôle émergent.
Ce n’est donc pas un hasard si de grands opérateurs économiques marocains (dans différents domaines : banques et assurances, industries, transport, services…) se sont implantés depuis longtemps dans différents pays subsahariens.
Les petites structures ne sont pas en reste, à l’image d’Imad Chentouf, entrepreneur spécialisé dans la commercialisation d’agrumes. «Après le marché européen, je me suis dirigé vers l’Afrique. C’est le potentiel d’opportunités qui m’a réellement motivé. Tout reste à faire dans ces pays. C’est avant tout une aventure humaine. J’ai appris à prendre du recul quant aux jugements hâtifs stéréotypés. Il faut comprendre très vite que l’effort d’adaptation à fournir doit venir de soi», explique-t-il.
D’un point de vue professionnel, l’effort de compréhension doit être beaucoup plus rapide, car il ne faut pas oublier que dans certains pays, la diversité culturelle est tellement forte.
Mais à côté des opportunités il y a des contraintes. Alioune Guèye, DG d’Afrique Challenge, groupe spécialisé dans l’accompagnement des entreprises subsahariennes, note que la principale contrainte pour un investisseur est liée au manque d’informations fiables et actualisées. Les réglementations évoluent en permanence. C’est pourquoi il faut souvent s’entourer de spécialistes, notamment les cabinets de conseil sur place ou les avocats d’affaires.
Pour cet autre ingénieur commercial qui travaille également pour un groupe national spécialisé dans les technologies d’informations, il y a des contraintes qui concernent les ressources humaines. «Nos efforts sont souvent concentrés sur la formation et le développement des ressources locales», précise-t-il.
D’autres contraintes sont liées aux faiblesses logistiques et au manque d’infrastructures. Ces dernières pouvant entraîner des ruptures de charges et donc des retards dans les projets. Ceci dit, une pesée d’atouts est primordiale avant de se lancer dans l’aventure africaine. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher des institutionnels (Maroc Export, AMDI, ASMEX…) qui peuvent prodiguer une aide considérable tant financière que technique.