Conformité sociale : Avis de Salah-Eddine Sabik, DG du cabinet 2SE Consulting

Les managers doivent être formés aux différents aspects de la législation du travail
Au Maroc comme partout ailleurs, on assiste à une prise de conscience de l’importance de protéger et de respecter les droits élémentaires des individus au sein des entreprises. Ceci apparait à travers les différents discours lancés que ce soit au niveau international ou national ou dans les milieux des chercheurs et professionnels véhiculant des messages promouvant responsabilité sociale, équité, mixité Femme/Homme, égalité des chances…
La question qui se pose est de savoir si on a suffisamment de règles de protection des droits élémentaires des individus ou simplement s’agit-il d’actions sporadiques pour montrer que le pays est en phase avec les droits de l’homme en entreprise.
Il faut savoir qu’il existe encore un vide juridique dans certains domaines. Rien qu’à voir le manque de couverture sociale qui touche beaucoup d’entreprises, sans parler d’accès à la santé, la formation…
A noter aussi que le rôle des représentants du personnel n’est pas toujours évident en entreprise. Parfois, lors des élections des délégués du personnel, les entreprises ne procèdent que par désignation en cooptant souvent les contestataires afin d’obtenir la paix sociale. Un dialogue social ne doit pas se réduire à une formalité, juste pour appliquer la loi. Il faut qu’un dirigeant se dise que le travail de proximité avec ses salariés est un véritable investissement et non une perte de temps. Mais pour qu’il soit plus efficace, il faut nécessairement des interlocuteurs au niveau des collaborateurs pour faire remonter toutes les attentes et trouver des remèdes à tout mécontentement. Et là, ce n’est qu’en responsabilisant ces derniers et en leur exposant clairement les enjeux que l’on peut éviter les risques de crise.
Je pense que les managers doivent être formés sur ce volet des instances représentatives, la gestion des conflits sociaux… mais aussi sur certains aspects de la législation du travail
Respecter le code du travail, écouter les collaborateurs et en faire des partenaires, œuvrer pour plus d’équilibre entre l’économique et le social sont en résumé trois grands champs à labourer pour éviter que l’herbe de la contestation ne prenne racine. Ce travail est fait dans quelques entreprises où des protocoles d’accord, renouvelés périodiquement (deux à trois ans) comprennent toutes les actions à mettre en place, qui portent généralement sur de nombreuses thématiques (qualité, sécurité, conditions de travail, organisation, résultats d’entreprise).