Classes préparatoires : comment faire le bon choix

Les classes préparatoires accueillent chaque année des milliers de bacheliers issus des différents lycées du pays. Certaines grandes écoles préfèrent intégrer ces classes préparatoires dans leurs cursus initiaux.

Bientôt le concours national commun d’accès aux grandes écoles nationales. Beaucoup d’élèves en rêvent, mais l’accès à ces établissents d’élite n’est pas donné à tous. En effet, les classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs et, depuis quelques années, aux écoles de commerce constituent un passage obligé. La sélection se fait sur dossier. Un nouveau bâchelier doit avoir des résultats convaincants au lycée : une bonne moyenne générale et d’excellentes notes dans les matières en fonction de la filière choisie. Rien que pour l’année 2015/2016, plus de 50000 demandes d’inscription ont été enregistrées via le portail «cpge.ac.ma», du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. 

Le modèle classique des classes prépas fait cependant l’objet de beaucoup de critiques. La principale est que ces filières d’enseignement sont souvent placées dans un environnement lycéen, alors qu’auparavant les étudiants bénéficiaient des enseignements pratiques et technologiques dans les grandes écoles d’ingénierie. Ce n’est donc pas pour rien que les écoles d’ingénieurs ou de commerce intègrent de plus en plus ces classes prépas dans les formations initiales.

Pour Abdelilah Esmili, directeur de l’Ecole d’ingénieurs au sein de l’Université internationale de Casablanca, ce système a montré ses limites, notamment à l’heure de la mondialisation, et il peine à s’adapter et à s’intégrer dans un nouvel environnement globalisé où le transfert des savoirs et la mobilité des cerveaux à l’échelle mondiale sont devenus souverains.

Autre problème : autant les classes prépas attirent beaucoup de jeunes, autant ces derniers peuvent être découragés au bout de la première année. Du coup, le sentiment d’échec induit par la taille de l’investissement fourni peut se répercuter négativement sur la suite des études. «Vu ces freins, beaucoup de jeunes finissent par laisser tomber la filière ingénierie. Raison pour laquelle nous n’arrivons pas encore à atteindre les 10000 ingénieurs par an», se désole le directeur de l’Ecole d’ingénieurs de l’UIC. Et il poursuit : «Aujourd’hui, avec les systèmes des prépas intégrés, les jeunes peuvent  mieux forger leur personnalité dès les premières années. Chez nous par exemple, le taux d’échec ne dépasse pas les 5% pendant les deux premières années. En troisième année, ce taux est de 0%», poursuit-il. 

Partant de là, le meilleur moyen pour éviter les déceptions est de vérifier si l’élève, même brillant, est en mesure de suivre des classes prépas.

Quelle filière choisir ?

Ensuite, il est important de bien choisir la filière en fonction du projet personnel. Pour s’assurer du bon choix, le mieux c’est de faire des tests d’orientation et de consulter les experts du monde de l’éducation.

Sur la place, la section scientifique est celle qui offre le plus de choix aux bacheliers. On peut trouver la filière maths-physique (MP) qui s’adresse aux élèves ayant un bon niveau en mathématiques et un goût prononcé pour l’abstraction. Les mathématiques et la physique sont les disciplines reines. Cette filière est particulièrement recommandée aux élèves qui aiment l’analyse, l’approche conceptuelle et la théorie scientifique…

Il existe la filière technologie et sciences industrielles (TSI) qui est réservée aux élèves titulaires d’un baccalauréat technique électrique ou mécanique. Les études font appel aux qualités scientifiques et techniques des étudiants, en s’appuyant de façon égale sur les mathématiques, la physique, la technologie (électricité et mécanique).

De même, la filière physique et sciences de l’ingénieur (PSI) s’adresse aux élèves motivés par les réalisations des hautes technologies. Au programme scientifique et général s’ajoute une forte approche expérimentale. Elle est, de ce fait, particulièrement recommandée aux élèves qui aiment le concret et qui ont un sens de l’observation…

La filière biologie, chimie, physique et science de la terre (BCPST) est quant à elle destinée aux bacheliers scientifiques, motivés et volontaires, qui ont un intérêt marqué pour le pôle scientifique, en particulier pour les sciences de la vie et de la terre.

Enfin, ne pas oublier que les classes préparatoires sont ouvertes depuis quelques années aux filières économiques et littéraires. La branche économie et commerce avec option technologie (ECT) est destinée aux élèves ayant un bon niveau dans les disciplines générales, mais qui souhaitent aussi valoriser leurs compétences dans les disciplines technologiques. Elle donne évidemment accès à toutes les grandes écoles…

L’option scientifique (ECS) fournit également le plus gros contingent des écoles de management cotées.

Pour sa part, la section littéraire est constituée d’une seule filière, en l’occurrence lettres et sciences humaines (LSH).

Ceci dit, quelle que soit la filière, l’élève doit s’attendre à un rythme de travail soutenu caractérisé par des cours intensifs et un travail personnel permanent, vu les multiples évaluations orales et écrites. Et c’est à l’issue de deux ans de sacrifice que les étudiants se présentent aux concours ouvrant les portes des grandes écoles.