Classes préparatoires : Avis de Abdelilah Esmili, Directeur de l’Ecole d’Ingénieurs de l’Université Internationale de Casablanca

Aujourd’hui, la tendance est à la conception «cycle préparatoire intégré».
Les classes préparatoires externes ou intégrées au sein d’une école d’ingénieurs dispensent aux étudiants une formation poussée et axée essentiellement sur les mathématiques et les sciences physiques. On peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi un tel niveau d’exigence dans ces disciplines. La réponse est que ces deux matières en particulier forment au raisonnement logique nécessaire à tout ingénieur quelle que soit sa spécialité et en même temps délivrent l’ensemble des connaissances nécessaires à la compréhension des sciences et techniques de l’ingénieur qui seront enseignées plus tard au sein de l’Ecole.
A notre niveau, le cycle préparatoire intégré (CPI) de l’Ecole d’ingénieurs de l’Université Internationale de Casablanca (UIC) permet d’atteindre progressivement ce niveau d’exigence tout en initiant le futur ingénieur à d’autres compétences indispensables ayant trait à l’économie et à la gestion, aux sciences humaines avec un intérêt particulier à la communication, aux techniques d’expression et aux langues étrangères. Force est de constater en effet que l’ingénieur au bout de quelques années d’exercice et d’expérience dans les domaines techniques «migre» vers la gestion et le management des hommes et des équipements mis à sa disposition et il doit donc être suffisamment armé de ces outils et le plus tôt serait le mieux.
Après le CPI, l’étudiant de l’UIC intègre un des 5 cycles ingénieurs proposés actuellement : Génie Civil, Génie Informatique, Génie Mécanique, Génie Industriel et Génie Electrique. Une quinzaine de spécialités sont proposées par ces différentes filières, à titre indicatif : énergies renouvelables, aéronautique, logistique, BTP, maintenance et qualité, systèmes embarqués…
Le système des classes prépas intégrées a l’avantage indéniable de pouvoir façonner cinq années durant (et non pas 3) le profil de notre ingénieur (connaissances scientifiques et techniques de haut niveau doublées d’une ouverture à l’international et à l’interculturel et d’une formation humaine et organisationnelle de qualité). Les cinq années sont absolument nécessaires au transfert chez le futur ingénieur du modèle académique dont nous voulons qu’il soit porteur et de la culture de l’UIC.
Les classes préparatoires traditionnelles sont un produit datant de la période napoléonienne qui visait déjà l’excellence pour pouvoir mettre à la disposition de l’Etat français de l’époque des cadres scientifiques et techniques hautement qualifiés.
Si ce système paraît performant en France où Il est né, il est à noter qu’il a montré ses limites notamment à l’heure de la mondialisation et il peine à s’adapter et à s’intégrer dans un nouvel environnement globalisé où le transfert des savoirs et la mobilité des cerveaux à l’échelle mondiale sont devenus souverains.Force est de constater également que plusieurs pays industrialisés et non des moindres ont atteint un niveau de développement et de performance scientifique et technique élevé en formant leurs ingénieurs en 5 années au sein de leurs écoles d’ingénieurs ou universités et donc avec la conception cycle préparatoire intégré.