Associations d’anciens élèves : l’AMIM perpétue la culture des «miniers»

Anciens et nouveaux, chaque année, tous les «produits» des Mines se retrouvent afin d’appuyer les futurs mineurs. Les alumni des mines Å“uvrent avant tout au soutien des élèves ingénieurs pendant leurs études et les aide pour l’insertion dans la vie professionnelle.

Les préparatifs aux concours d’accès aux grandes écoles approchent. Un moment important pour beaucoup de bacheliers qui aspirent à intégrer les grandes Ecoles d’ingénieurs au Maroc mais aussi ailleurs. «Annuellement, ce sont entre 20 à 30 bacheliers qui sont admis aux écoles des mines (Paris, Nancy et Saint-Etienne). Nous tenons chaque année à les recevoir, les conseiller mais aussi leur relater les parcours des anciens. Anciens et nouveaux, chaque année, tous les “produits” des Mines se retrouvent afin de soutenir les futurs mineurs», souligne Said Ahmidouch, président de l’Association marocaine des ingénieurs des mines (AMIM).

Une tradition que l’association perpétue depuis sa création il y a plus de 35 ans. Elle est d’ailleurs l’une des plus anciennes associations d’anciens élèves. Elle veille à entretenir et resserrer les liens d’amitié entre ses membres certes mais plus encore, les alumni des mines œuvrent avant tout au soutien des élèves ingénieurs pendant leurs études et les aide pour l’insertion dans la vie professionnelle.

À l’heure de faire leur choix d’orientation professionnelle, les élèves peuvent s’appuyer sur leur association comme support afin de trouver des stages ou un premier emploi. «Loin d’être du pistonnage puisque le seul lien qui existe entre les membres c’est d’abord l’appartenance à une école de prestige. Nous voulons aussi être une antenne pour les Marocains qui ont longtemps vécu en France et qui souhaitent rentrer au Maroc», ajoute M. Ahmidouch.
Au moins, ils y trouvent des interlocuteurs susceptibles de les éclairer sur un secteur précis. Parallèlement, les alumni peuvent dénicher, par ces rencontres, des profils à fort potentiel susceptibles d’intéresser leur entreprise.

Pas moins de 300 Marocains ont été formés dans les prestigieuses Ecoles des mines

Pour sa part, Said Moudafi, secrétaire général de l’association, ajoute que le coaching des bacheliers est également de mise. «La période des oraux notamment en France est une étape importante que beaucoup de jeunes n’ont pas l’habitude d’appréhender. De ce fait, à travers des stages de concentration, nous les aidons à décompresser mais aussi à développer un savoir-être, une composante importante pour la confiance personnelle des élèves». De même que les lycéens venant des milieux défavorisés ou de régions éloignées «ne sont pas habitués à se prendre en charge. Obtension du visa, billets…, nous aidons également les jeunes dans ces étapes afin qu’ils puissent se concentrer sur les concours», poursuit-il. Un rôle important que l’association joue pleinement pour le maintien de la réputation de l’Ecole des mines.

A noter que pas moins de 300 Marocains ont été formés dans les prestigieuses Ecoles des mines (Paris, Nancy et Saint-Etienne). Il faut remonter à 1945 pour avoir l’un des premiers lauréats qui n’est autre qu’Abraham Serfaty, figure de proue du militantisme politique au Maroc. «Depuis, beaucoup de générations ont intégré les différentes écoles des mines. Des promotions qui ne dépassaient pas 10 Marocains à l’époque mais aujourd’hui, on ne peut être que fiers des promotions récentes. En moyenne, une vingtaine de jeunes Marocains sont admis dans les différentes écoles», souligne M. Ahmidouch.

 À son apparition, l’exploitation des mines représentait l’industrie de haute technologie par excellence, où l’on pouvait rencontrer toutes sortes de problèmes allant de la géophysique au génie des procédés, en passant par la sécurité minière. Les ingénieurs des mines étaient alors formés pour les résoudre. Les compétences développées par l’école sont donc dès l’origine très diverses. «L’école a su évoluer au cours des années pour devenir aujourd’hui une école dite “généraliste” ou s’ouvrant sur plusieurs domaines, notamment  l’informatique et les nouvelles technologies, les finances, l’industrie pétrolière, l’énergie, le développement durable…», explique Said Moudafi.
D’ailleurs, il suffit de voir le profil des membres dont Mourad Cherif (président du conseil de surveillance de BMCI), Amina Benkhadra (ancienne ministre de l’énergie et actuel DG de l’Office national des hydrocarbures et des mines), Ahmed Nakkouch, PDG de Nareva Holding, Mohamed Chaibi, PDG de Ciments du Maroc, Said Moudafi, (exPDG de Bimo/Kraft Foods Maroc) et bien d’autres.

A noter que l’école développe également la création de chaires d’enseignement et de recherche sur des thèmes émergents. Mines Paris Tech est membre fondateur de ParisTech qui rassemble 12 des plus grandes écoles d’ingénieurs et de management parisiennes. L’école est également membre du PRES Paris Sciences et Lettres qui rassemble 16 institutions d’enseignement supérieur et de recherche prestigieuses, située au cœur de Paris. Installée depuis 1816 au Quartier latin, elle forme 150 ingénieurs civils par an, 140 docteurs et 20 corps des mines. Deux prix Nobel sont issus de Mines Paristech, notamment Maurice Allais (économie) et Georges Charpak (physique).