Absentéisme au travail : Avis de Khalid Lahbabi, DRH de CMCP-International Paper

L’absentéisme est un bon indicateur social d’une entreprise. Il a un impact évident sur le fonctionnement des organisations et génère des coûts, ceux que l’on voit comme les coûts salariaux ou de remplacement et ceux qui sont moins visibles, liés aux dysfonctionnements et à l’efficacité, qui détériorent la performance globale. Il est important d’en déceler les causes pour agir mais surtout de traiter le sujet avec proactivité en s’intéressant au bien-être au travail et en renforçant l’engagement des collaborateurs.

D’un autre côté, je parlerais d’une situation abusive lorsque l’absence vient de la volonté du collaborateur qui consacre son temps à autre chose que son travail en maquillant son méfait par un faux motif. Une absence crée systématiquement un dysfonctionnement, surtout quand l’employeur n’est pas avisé à temps.

Chez CMCP-IP nous avons un taux de présence assez bon pour ne pas nous plaindre. Nous sommes vigilants pendant certaines périodes comme celles du mois sacré, où le temps de sommeil est court, en sensibilisant nos collaborateurs sur les risques en matière de sécurité. La proximité avec les collaborateurs permet de comprendre les besoins de s’absenter et de les aider à les gérer dans le cadre de leurs congés d’une manière plus intelligente et en toute responsabilité. C’est généralement le cas des veilles des fêtes religieuses ou de reprise.

Par ailleurs, nous utilisons des indicateurs qui ont pour objectif de prendre conscience de la situation de l’organisation. L’important est bien entendu ce que nous en faisons. Une analyse des fréquences et durées, des récidives, des motifs ainsi que de la répartition par département permet de faire la part des choses et d’adapter nos décisions. Par exemple, un manque de leadership au sein d’une équipe peut conduire à une démotivation d’un collaborateur qui elle-même peut déboucher sur une absence. Dans ce cas, en se limitant à sanctionner l’absence, nous n’aurons pas traité la source de ce dysfonctionnement.

En matière de communication ou de prévention, rien ne remplacera la proximité et la relation avec le collaborateur. Le manager doit jouer son rôle de manager-leader. Les réunions mensuelles de pilotage au sein d’une organisation sont un bon canal de partage des indicateurs.