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Au Royaume

Zhor Kabbaj, directrice associée de Soft KLK

La cheville ouvrière du pôle immobilier de Soft Group, Après le bac, elle a préféré s’inscrire à  HEC Lausanne, en Suisse, au lieu d’aller en France
ou aux Etats-Unis, destinations classiques des étudiants marocains.

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Zhor Kebbaj 2011 03 25

Un sourire à vous faire fondre ; du charme et de l’amabilité à revendre. Mais si l’on s’en tient aux signes extérieurs ou aux qualités humaines apparentes, on risque de passer à côté de l’essentiel. Car Zhor Kabbaj, DG de Soft Group et directrice de Soft KLK, le pôle immobilier, est aussi une femme d’affaires née et, comme cela ne se voit pas, cela la rend encore plus redoutable. Mais que l’on se rassure, ce n’est absolument pas la recherche du gain qui la motive. D’abord, c’est sa manière de s’affirmer et il faut dire qu’elle se surpasse. Zhor, née avec une cuillère d’argent dans la bouche, aurait pu se contenter de dépenser l’argent de son père Mohamed Kabbaj, mais elle choisit de faire des journées de plus de quatorze heures et d’enfiler des bottes pour aller arpenter les chantiers du pôle immobilier de Soft Group que son père a amoureusement et patiemment construit. Peut-être bien que le fait que son père soit un self-made-man n’est pas étranger ni à sa nature tenace et créative ni à sa philosophe de la vie. Et puis cette femme généreuse a à cœur de mettre sa petite pierre à la fondation du groupe qui agit dans le social en créant un centre de santé par an qu’elle met à la disposition du ministère de la santé.

Elle s’est initiée au trading et au marché boursier en Suisse

C’est une des manières de «redistribuer la richesse créée», dit-elle, avec un sourire désarmant. «Si je devais résumer en quelques mots ce que je fais, je dirais : je passe mes journées à dénicher des affaires et à les suivre pour qu’elles se matérialisent en biens que des clients admirent au point de les acheter. Bien sûr, je n’oublie pas de me faire rémunérer mes services mais je n’oublie pas, non plus, de faire bénéficier mon entourage immédiat et lointain des fruits récoltés», confie Mme Kabbaj.
Revenons au point de départ. Née en 1975, Zhor Kabbaj est l’aînée de ses deux frères. «Contrairement à ce qu’on peut penser, on a baigné dans une ambiance à la fois humaine et traditionnelle où le travail, le mérite et l’interdiction du gaspillage sont des valeurs qui nous ont accompagnés durant toute notre jeunesse, moi et mes frères», explique-t-elle.
La période des études a été un moment de délectation pour Zhor Kabbaj. Ses cycles primaires et secondaires se sont passés à la Mission française. Et c’est en 1993 qu’elle obtient un bac C (sciences maths). Pour «ne pas faire comme tout le monde», et un peu parce que papa a un faible pour ce pays, elle choisit d’aller en Suisse, à HEC Lausanne, pour faire ses écoles supérieures de 1993 à 1996. Bien sûr, c’est son père qui finance ses études mais pour montrer qu’elle connaît la valeur des choses, elle se rappelle parfaitement combien coûtait le ticket du resto : 6 francs suisses, l’équivalent de 30 DH et même qu’elle donnait des cours de maths, bien entendu, bénévolement. Après ses études, elle fait un stage à la banque UBS et c’est là qu’elle est initiée au trading et au marché boursier.
Quand elle rentre au bercail, elle commence par un stage de plusieurs mois à l’ex-BCM. L’idée était qu’elle se prépare à gérer une partie de Soft Group car ce n’est pas une mince affaire quand on sait  que son effectif est de  2 500 personnes et que ses activités vont du textile avec ses différentes composantes comme la filature, l’imprimerie, la bonneterie, le tricotage ou la grosse maille à la promotion immobilière. Soft Group exporte vers Singapour et le Moyen-Orient à partir d’une plateforme installée à Dubaï.

Jardins de la corniche à Casablanca, Janat Azaïtoun et Anafée sont parmi ses grandes réalisations

Et c’est dans l’usine d’Aïn Sebaâ que commence Zhor en s’intéressant aux aspects financiers et puis en apprenant et en s’appuyant sur l’expérience de son père. Puis, progressivement, elle va s’intéresser au pôle immobilier qu’elle va asseoir comme une activité à part entière. Un exemple de coup de maître qu’elle réussit ? L’achat de l’annexe du célèbre Hôtel d’Anfa où s’était tenue l’historique  conférence d’Anfa. Tout le monde l’avait dissuadée en lui posant la même question : «Que vas-tu faire d’un espace protégé et classé comme patrimoine ?» Elle va pourtant l’acheter et le restaurer pour la modique somme de 15 MDH hors prix du bâtiment lui – même. Aujourd’hui, ce sont des appartements haut standing destinés à la location et c’est là qu’elle a décidé d’élire domicile pour le pôle immobilier du groupe.
Zhor Kabbaj va commencer par développer le résidentiel et la plus grosse opération débute en 2001, avec les Jardins de la corniche à Casablanca, qui comprennent 80 villas pour un investissement de 150 MDH. Puis, en 2002, c’est le tour de la première tranche de Jannat Zaïtoun qui s’étend sur 50 ha. Le groupe a misé 2 milliards de DH dans les deux tranches. Puis, le pôle est lancé et ce fut le début d’une série de projets avec 12 d’entre eux ouverts en 2011 et dont Anafée qui comprend 72 villas pour un coût de 300 MDH  n’est pas des moindres.
Aujourd’hui, le pôle immobilier de Soft Group opère un grand tournant en ajoutant la construction industrielle à sa palette d’activités en réalisant des usines clés en main avec bureaux et aires de stockage pour un total de 150 000 m2. En plus de cela, une plateforme logistique de 100 000 m2 couverts est en cours de construction à Aïn Sebaâ.