Au Royaume
Triomphe de la diplomatie marocaine : Deux coups en une semaine
En une résolution et une déclaration, l’action diplomatique marocaine récolte les fruits de plusieurs années de labeur.
C’est l’effort de plusieurs années de travail sans relâche qui est en train de payer. Pour la deuxième année consécutive, le Conseil de sécurité a adopté, le 27 octobre, une résolution fort réconfortante pour le Royaume. Même que la résolution 2654 apporte des nouveautés versant encore plus dans le sens du raffermissement de la position marocaine. Pour reprendre les termes de l’ancien représentant du Royaume à l’ONU, Mohammed Loulichki, «les succès diplomatiques des dernières années le mettent dans une situation confortable pour laisser venir, tout en poursuivant l’effort de développement de la Région du Sahara». Pour le reste, poursuit le diplomate, après l’adoption de cette résolution qui incite les parties, «toutes les parties concernées», à reprendre les négociations, «il faudra à M. Staffan de Mistura des trésors de diplomatie pour amener l’Algérie et le polisario à reprendre le chemin du dialogue et du compromis». Or, souligne-t-il dans un «policy brief» du PCNS, l’Algérie, «qui a le vent en poupe avec la crise énergétique et qui a rompu tout contact avec le Maroc, ne paraît pas encline ni au compromis ni à l’accommodement de l’envoyé personnel du Secrétaire général».
L’Algérie, qui comptait sur le soutien de la Russie et le Kenya, avait voulu imputer au Maroc la responsabilité de la rupture de l’accord de cessez-le-feu, ou à défaut condamner les frappes ciblées des FAR contre les milices du Polisario responsables d’incursions et d’attaques à l’intérieur de la zone tampon. L’Algérie s’attendait, aussi, à des modifications dans la résolution dans le sens de l’occultation de l’appel à la reprise des tables rondes… Elle comptait, enfin, sur certains pays pour injecter la dimension des droits de l’Homme dans le mandat de la Minurso. Cela dit et sur un autre registre, tout en restant dans ce pays, la délégation marocaine, conduite par le ministre des Affaires étrangères, a réussi à déjouer les couacs du Sommet de la Ligue Arabe. C’est le deuxième exploit de la semaine. Résultat, la «Déclaration d’Alger» souligne l’impératif de préserver l’unité des États arabes, leur intégrité territoriale et leur souveraineté. Elle met en avant le rôle de l’accord de Skhirate en tant que base au processus de résolution de la crise libyenne. Enfin, le Sommet a salué «les efforts continus» de SM Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, «pour la défense de la ville sainte». Le Sommet «s’est félicité des projets réalisés par l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, bras exécutif du Comité», sous la supervision directe du Souverain, «pour soutenir la lutte des Maqdessis». On retiendra également de cette déclaration l’appel des pays arabes à tirer profit de l’expérience marocaine dans le domaine de la lutte antiterroriste. Qu’une déclaration qui porte le nom d’Alger, contienne autant de points qui confortent, à ce point, l’action de la diplomatie marocaine n’est certainement pas due au hasard. C’est le fruit d’un travail de longue haleine.