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Au Royaume

Saà¢dia SLAOUI : Elle co-dirige l’un des plus gros cabinets de conseil au Maroc

Avant même d’avoir
son bac, elle savait déjà 
ce qu’elle voulait faire.
Après un diplôme à 
l’Essec Paris, elle rentre
au pays sans hésiter.
Elle débute comme
consultante chez une
filiale d’Ernst & Young
qui va devenir plus tard
Valyans.

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Si la raison est la boussole, les passions sont les vents, disait un sage. Saâdia Slaoui est le parfait dosage entre cérébralité mais aussi ferveur et ardeur dans ce qu’elle entreprend. Et c’est sûrement à cela qu’elle doit le succès professionnel qu’elle rencontre aujourd’hui dans son activité. Née à Rabat en 1977 dans une famille ouverte sur la modernité, avec un papa professeur de médecine et une maman fonctionnaire, elle a tôt fait de s’initier aux langues comme aux sciences. Enfant, elle est aussi attirée par l’équitation et le piano.Mais la jeune Saâdia, contrairement à beaucoup de jeunes, sait, depuis le début, ce qu’elle veut. Après avoir eu un bac mention «bien» dans la branche «économie et sociale» au lycée Descartes qu’elle rejoint après des études primaires dans une institution privée, elle opte presque sans réfléchir pour une école de commerce. L’avantage d’avoir un but précis et tracé, dit-elle, ne laisse pas de place à l’improvisation et permet de gagner du temps. Et dès qu’elle arrive à Paris en 1995, elle s’inscrit aux prépas dans une institution spécialisée et se retrouve en 1997 à l’Ecole supérieure des sciences économiques et sociales (Essec). Saâdia Slaoui reconnaît s’être concentrée sur ses études car, non seulement la bourse de mérite qu’elle a obtenue lui a permis de financer ses études mais la famille a aussi apporté le soutien matériel qui la mettait à l’abri de recourir aux petits boulots qui sont le lot de tous les jeunes étudiants pour boucler des fins de mois difficiles.

Sa première mission concernait la Samir et l’optimisation de ses ressources
Quand elle obtient son diplôme en 2000, elle ne songe pas une seconde à rester dans l’Hexagone pour mettre en pratique les connaissances théoriques qu’elle a acquises et rentre illico presto au pays, même si elle est encore dubitative quant au secteur d’activité qui lui sied le plus.
Saâdia Slaoui, après un court moment d’hésitation, se décide pour le conseil et rejoint ce qui s’appelait encore «New e.com & Ernest andYoung» et qui deviendra «Valyans», quelques années plus tard. Elle y est recrutée comme consultant junior. Son premier dossier concerne l’optimisation de la logistique de la Samir.Trois mois durant, elle planche sur la réorganisation de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution du raffineur marocain. Pour mener à bien sa mission, elle exige le concours d’experts dans les sociétés pétrolières pour éviter tout erreur de diagnostic. A partir de 2003, Saâdia Slaoui est promue consultante senior et va avoir à superviser des équipes qui dépassent parfois une dizaine d’experts.
Contrairement à ce que l’on serait tenté de penser, c’est le secteur public qui, ces dernières années, est le plus demandeur en matières de diagnostic, de conseil et d’organisation. C’est ce qui fait dire à Saâdia Slaoui : «J’ai atterri au pays au moment où la plupart des ministères ont adopté les méthodes de gestion et de besoin de performance et d’optimisation des ressources et de réduction de charges pour fonctionner comme de vraies entreprises. Et la plupart des missions qui nous avaient été confiées étaient de concilier l’esprit d’efficacité sans oublier la mission de service public et, croyezmoi, ce n’est pas une mince affaire». Aujourd’hui le cabinetValyans, dont Saâdia Slaoui est devenu le directeur associé après en avoir été le manager, est pratiquement sur tous les gros dossiers qui font l’actualité. On peut citer comme exemples les dernières missions confiées àValyans et qu’elle a elle-même supervisées : l’élaboration du plan d’urgence de l’enseignement de l’éducation nationale, une mission pour le compte du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger pour ce qui est de l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine… Bien évidemment, en plus du secteur public ou ce qui pourrait y être assimilé (comme Al Omrane ou encore la Bourse de Casablanca), la clientèle du cabinet Valyans est également constituée de grandes entreprises, notamment les banques et les assurances.
C’est ainsi que Saâdia Slaoui a eu à travailler sur des missions de conception de création ou de lancement d’activités à l’international ou encore des opérations de fusionabsorption.
Aujourd’hui, avec son nouveau poste, elle se trouve un peu plus dans le développement associé à du marketing. Sa mission : suivre l’ensemble des projets du cabinet et la mise en place de la stratégie, de l’organisation tout comme le développement des produits deValyans.

Elle compte développer le business du cabinet vers les secteurs de l’immobilier et le tourisme

Saâdia Slaoui compte développer les activités du cabinet en l’ouvrant davantage, outre l’administration et ses démembrements sur des secteurs porteurs comme l’immobilier et le tourisme qui sont en phase de restructuration et de recherche de la performance. Elle explique que Valyans a exclu de son champ d’action aussi bien la gestion des ressources humaines ou encore le coaching pour se concentrer sur l’organisation, la stratégie, l’accompagnement des entreprises dans leur mutation mais aussi la mise en place de leurs systèmes d’information. D’ailleurs, une mission est en passe de lui être confiée par le département en charge des nouvelles technologies dans le cadre du plan Emergence. Et c’est pour cela que le cabinet conforte en permanence des partenariats avec des cabinets étrangers commeMonitor,Newton ou encoreVaureal.
Valyans aujourd’hui mobilise en permanence quelque 70 consultants et a réalisé entre juin 2008 et juin 2009 un chiffre d’affaires de plus de 85 millions de dirhams.