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Au Royaume

Ryad Mezzour, DG de Suzuki au Maroc

Ingénieur mécanicien, la vente de voitures lui réussit bien, En 2003, il rentre au pays pour être DG de Budget avant de rejoindre la Somed en 2005. D’abord directeur commercial à  Zellidja, il se voit confier, en 2009, la direction de Suzuki Maroc.

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MEZZOUR ryad 2011 04 25

Ryad Mezzour, DG de Suzuki Maroc, n’a pas fait les choses comme tout le monde. D’abord contrairement à la plupart des étudiants marocains qui préfèrent poursuivre leurs études supérieures en France, il choisit la Suisse. Ensuite, après un diplôme d’ingénieur en science mécanique, il a commencé sa vie professionnelle dans une multinationale avant de revenir aux études pour préparer un master. L’événement déclencheur de cette prise de conscience qui va le faire revenir à l’université semble anodin et il le raconte très volontiers : «J’ai travaillé pour le groupe ABB Suisse entre 1996 et 1998 et j’ai assisté, un jour, à l’anniversaire de 25 ans de carrière de mon chef à qui l’entreprise avait offert une montre en or pour fêter le moment. Et sur le coup, je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout la carrière dont je rêvais. Je me suis alors remis en cause». Et c’est cela qui lui a valu de reprendre ses études alors qu’il était bien installé à Baden, à 30 km de Zurich, et qu’il gagnait, à l’époque, 4 200 francs suisses (environ 30 000 DH).
Ryad Mezzour est né en 1971 à Rabat. Il est l’aîné de six frères et sœurs. Son père est directeur de «Cellulose du Maroc» et tout de suite, il comprend que le seul moyen de s’affirmer est de faire de longues études, après le bac «C» qu’il obtient en 1989 au Lycée Lyautey à Casablanca où la famille avait élu domicile entretemps.

Budget, un tournant décisif dans sa carrière

Il ne choisit pas la facilité puisqu’en voulant absolument poursuivre ses études à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich là où un certain Einstein avait obtenu son diplôme en 1900, il fallait d’abord apprendre l’allemand avant de faire ses prépas. Et puis, comme il n’avait pas de bourse, même si la famille l’aidait conséquemment, il fallait faire quelques petits boulots pour arrondir des fins de mois difficiles. Il a été, tour à tour enseignant de mathématiques le dimanche, organisateur de soirées et, plus tard, assistant de recherche. Bref, cela lui prendra un certain temps avant de pouvoir enfin rejoindre l’Ecole Polytechnique de Zurich où il ne s’inscrit qu’en 1991. Lorsqu’il obtient son diplôme d’ingénieur en 1995, il rejoint ABB où il est recruté comme ingénieur de recherche. Au bout de deux années, il retourne à Polytechnique. Mais là, c’est pour préparer un master en gestion de l’entreprise. A la fin du cursus, c’est le cabinet Deloitte qui lui propose un poste de consultant en charge des services financiers. Il va être l’interlocuteur des banques et des assurances. Après l’obtention de son master, en 2000, il restera avec le cabinet jusqu’en 2003, année pendant laquelle il envisage de retourner au pays. Bien entendu, c’est lors de ses vacances qu’il prépare son retour définitif. En 2003, on lui propose le poste de DG de budget, une société de location de voitures que venait de reprendre Finance.com et qu’il fallait restructurer. Le loueur comptait alors quelque 2 000 véhicules, un effectif de 130 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 120 MDH. Dès son arrivée, alors qu’il institutionnalisait la société et qu’il revoyait son système d’information, l’arrivée de nouveaux opérateurs, spécialisés dans la location longue durée (LLD) comme Arval (filiale de BMCI); ALD automotive (Société générale) et Chaâbi LLD va rendre la concurrence féroce. Il fallait de toute urgence réadapter les produits, redessiner les objectifs… Ryad Mezzour parle de cette première expérience marocaine comme d’un tournant décisif de sa carrière où il s’est imprégné des nouvelles donnes dans le pays et fait connaissance avec un secteur en pleine mutation.

Son objectif : constituer un réseau de 20 points de vente contre 14 actuellement

En 2005, une autre opportunité se présente à lui et il va l’attraper au vol, même si elle allait lui imposer d’entrer dans un domaine tout nouveau pour lui. La Somed le recrute d’abord comme conseiller du président. Mais rapidement, on lui confie le service trading puis la direction commerciale de la filiale Zellidja.
Mais, en tant que responsable des achats de métaux, sa tâche est loin d’être de tout repos en raison d’une forte perturbation sur le marché des métaux. C’était entre 2006 et 2008. Compte tenu de l’évolution erratique des cours, Il fallait savoir gérer les stocks et vendre au moment idoine car les risques de baisse de cours pouvaient avoir des répercussions phénoménales pour une entreprise qui réalisait un chiffre d’affaires de 2 milliards de DH et employait 250 personnes. Bref, la période est extrêmement perturbée pour Ryad Mezzour. En 2009, à la faveur d’un changement de la direction générale de la holding, Ryad Mezzour change de cap, de métier et de secteur. Bien qu’il avait l’opportunité de rester à Zellidja, il accepte un nouveau challenge en prenant la direction générale d’une autre filiale, Suzuki Maroc. Le premier chantier sur lequel va travailler Ryad Mezzour est la mise en orbite de la notoriété du concessionnaire en le positionnant dans le shopping-list. Puis il négocie l’arrivée de nouveaux modèles et notamment la «Celerio» qui va faire repartir les ventes. Mais cela va lui faire prendre conscience qu’il faut constituer un stock de pièces et aussi élargir le réseau. En effet, depuis 2009, ce sont sept nouvelles représentations qui ont été ouvertes dans le pays. L’objectif, explique-t-il, est de porter le réseau à 20 points de vente contre 14, dont 9 représentants et 5 agences en propre. Suzuki réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 250 MDH (2 000 véhicules vendus par an) et emploie 110 personnes.