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Au Royaume

Riad Laissaoui, DG délégué en charge du support du groupe Label’Vie

Le marathonien de Label’Vie, Il a rejoint le distributeur en 2002, après avoir refusé une expatriation en Guinée que lui proposait le cabinet Pricewaterhouse.

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Laissaoui 2011 09 23

Riad Laissaoui, DG délégué en charge du support du groupe Label’Vie et DGA de Carrefour Cash & Carry, peut aujourd’hui savourer la pertinence de ses choix professionnels. Quand, en 2002, il a rejoint ce distributeur dénommé à l’époque Hyper SA, personne n’avait compris sa décision car il était assistant manager chez Pricewaterhouse qui lui proposait de diriger son bureau en Guinée. A l’époque, Hyper SA était encore une toute petite entreprise propriétaire de trois supermarchés loués à Rabat. Il faut croire qu’il a eu tout de suite des atomes crochus avec le président Zouheir Bennani qui lui proposait le poste de directeur administratif et financier (DAF). Aujourd’hui, aucun des deux ne doit être déçu de ce compagnonnage.
Mais revenons en arrière pour retracer la carrière de Riad Laissaoui. D’esprit cartésien il a pourtant eu sa période d’hésitation. Né à Rabat en 1969, il est épris par le sport dès son jeune âge. Il commence par le cross avant d’opter pour le demi-fond et, ensuite, le décathlon. Comme membre de l’équipe nationale d’athlétisme, il a côtoyé Saïd Aouita, Brahim Boutayeb et garde toujours le contact avec Hicham El Guerrouj, indique-t-il.
La passion pour le sport ne l’empêche pas d’être un élève studieux. En 1989, il obtient un Bac «D» (sciences expérimentales), avec mention, au lycée Descartes. La mort dans l’âme, il se décide à quitter l’athlétisme sur les conseils de ses parents et de son entraîneur de l’époque sans une idée précise sur son avenir. Il part à Tunis pour préparer un diplôme de commerce, mais renonce très rapidement. Il fait alors ses valises pour la France avec l’intention de s’inscrire en médecine. L’expérience tourne court. De retour au Maroc durant la même année, il réussit le concours de pilote de chasse. Ironie du sort, on l’écarte parce qu’il avait ce qu’on appelle les pieds d’athlète. S’ensuit une année blanche. En 1990, il opte pour l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) après avoir été reçu à d’autres concours.
C’est à partir de là que sa situation se stabilise. Après les trois années de tronc commun, il opte pour une spécialisation en finances, puis s’inscrit au cycle supérieur de l’expertise comptable organisé par le même institut dès qu’il obtient son diplôme en 1994. Une fois devenu expert, il est recruté comme auditeur par Price Waterhouse où il a effectué son stage. Il travaille sur les comptes d’Ona, de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) d’autres grands comptes au Maroc comme la BNDE de l’époque. On lui confie aussi des dossiers de clients français ou africains. Missions d’où il tire une solide expérience à l’international.

Une année d’études perdue à cause de l’indécision

La proposition d’aller s’installer en Guinée en 2002 pour le compte de Price Waterhouse ne l’enchante pas trop. Hasard des choses, il rencontre l’homme d’affaires Zouheir Bennani par le biais d’amis communs. Riad Laissaoui accepte alors la proposition d’être le financier de la société Hyper SA et convainc les actionnaires d’asseoir la structure et d’avoir une vision stratégique. La société réalisait à l’époque un chiffre d’affaires de 80 MDH et employait une centaine de personnes. Hyper SA recrutera des compétences, optera pour le nom de Label’Vie et cherchera les moyens de son développement. Plus que simple financier, il sera associé en fait à toute l’évolution stratégique de l’entreprise.

Une organisation sans cesse revue et corrigée pour un groupe devenu géant de la distribution

Pour évoluer, Label’Vie a besoin de ressources, le problème est qu’à l’époque les banques à capitaux marocains n’avaient pas une idée précise de la distribution. Il s’adressera alors à la filiale d’une banque française qui, par ses attaches européennes, était mieux outillée en la matière. En interne, Raid Laissaoui mutualise les services, met en place la centrale d’achat, réalise des économies d’échelle… Bref, il fallait tout nettoyer de manière à convaincre d’éventuels actionnaires de rejoindre le tour de table. C’est Salafin qui se laisse séduire et elle ramène dans son sillage le groupe suisse Cyrus capital. Chacun des deux actionnaires prend 10% du capital, le tout valorisé à 20 MDH. Et tout naturellement l’enseigne veut utiliser la petite manne pour élargir le réseau.
L’occasion se présente en 2003. Supersol Maroc, l’enseigne que voulait développer le groupe Benjelloun, a du mal à décoller. Les deux magasins de Casablanca (Vélodrome) et Rabat (quartier des ambassadeurs) sont rachetés par Zouhair Bennani pour 40 MDH.
Une année plus tard, le capital est à nouveau ouvert à un groupe de Bahrein, Esterad. Label’Vie poursuit ses investissements et, en 2008, son réseau comptait déjà 13 magasins. C’est à ce moment que les actionnaires acceptent l’idée d’aller en Bourse. Un coup de maître qui leur permet de lever 524 MDH et une expérience «enrichissante» pour Riad Laissaoui. En achetant Metro, la marque compte 44 magasins et le groupe qui vient de se réorganiser ne compte pas s’arrêter en si bon chemin après le partenariat capitalistique et de franchise noué avec Carrefour.
En relatant toutes ces réalisations, Riad Laissaoui, devenu un des gros pontes de Label’Vie, montre qu’il n’est pas peu fier d’appartenir à un groupe modèle dans le domaine de la distribution auquel il a consacré toute son énergie.