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Au Royaume

Rabia El ALAMA : Cheville ouvrière, depuis 20 ans, des relations économiques entre le Maroc et les USA

Après un diplôme de l’ISCAE, en 1989, elle commence comme auditrice dans une filiale de l’Ona.
Alors qu’elle cherchait une bourse pour faire un master, on lui propose la direction de la Chambre américaine de commerce au Maroc.
Les membres de l’Amcham sont passés de 100 à  300. La chambre devenue acteur actif dans les relations entre les deux pays.

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Il ne faut pas de grands moyens pour agir sur les choses et sur les événements, telle semble être la devise de Rabia El Alama, directrice de la Chambre américaine de commerce au Maroc (Amcham). Pour les Américains dont elle est maintenant proche, tout repose sur l’initiative personnelle. Pur hasard, Rabia El Alama est née en 1966 à Safi, l’année où l’Amcham a démarré son activité au Maroc. C’est aussi par un heureux concours de circonstances qu’elle prend les commandes de l’Amcham en 1991. A ce moment-là, elle cherchait une bourse pour aller faire un master aux Etats-Unis. Au lieu de cela, on lui propose un poste qu’elle ne quittera plus depuis.
Rabia El Alama est née dans une famille nombreuse de dix enfants dont elle est la cinquième. Elle est le pur produit de l’école publique marocaine. Quand elle obtient son bac sciences expérimentales en 1985, sa famille voulait qu’elle soit médecin. Mais elle n’en fera qu’à sa tête et s’inscrit au concours de l’Institut supérieur de commerce et d’administration (Iscae). Quand elle obtient son diplôme en 1989, en option finance, elle démarre sa vie professionnelle comme auditeur à Somifer, une filiale du groupe Ona. Deux ans plus tard, Mme El Alama comprend qu’elle n’ira pas bien loin dans cette voie et décide de reprendre ses études. Elle postule alors pour deux bourses, l’une américaine et l’autre anglaise, et les obtient toutes les deux. Pourtant, quand l’ancien patron de Procter & Gamble, à l’époque président également de l’Amcham, lui propose le poste de DG de la chambre, elle n’hésite pas une seconde car, dit-elle, «je me voyais offrir une occasion de mettre en œuvre mes qualités d’organisatrice et mon sens de l’initiative. Mais je n’ai pas oublié mon master en commerce international puisque, quelques années plus tard, je l’ai obtenu à l’ISCAE même entre 1993 et 1995».
Rabia El Alama ignorait que la mission qu’on lui avait confiée n’avait rien d’une sinécure. Et elle devait faire tout elle-même jusqu’à acheter un ordinateur qui, se rappelle-t-elle, avait coûté 40 000 DH. Le plus important est qu’elle devait recruter de nouveaux membres et réfléchir à une stratégie pour accroître les échanges en attirant le capital américain vers le Maroc et en favorisant les exportations marocaines vers le pays de l’Oncle Sam.

Elle n’ignore plus rien des relations économiques entre les deux pays

A l’époque, l’Amcham ne comptait qu’une centaine de membres contre 300 aujourd’hui. Quant à l’investissement américain, il dépasse, actuellement, largement deux milliards de dollars. Et, bien que l’investisseur américain ne soit pas enclin à sortir aussi loin de chez lui, l’Amcham a travaillé sur deux axes pour le séduire, surtout que les Centres régionaux d’investisseent n’avaient pas encore été créés. D’abord en lui présentant le côté très moderne du Maroc qui, souvent, l’étonne. Ensuite, lui montrer que le pays est une tête de pont aussi bien vers le marché européen que vers celui de l’Afrique qui présente beaucoup d’opportunités. Rabia El Alama, qui n’ignore plus rien des relations économiques entre les deux pays, multiplie les initiatives et organise des voyages pour les hommes d’affaires marocains vers les Etats-Unis. Pour améliorer le système de communication, elle lance la revue trimestrielle de la chambre, un instrument palpable d’information et d’interactivité. Plus tard, elle commanditera une étude sur la perception des hommes d’affaires sur l’environnement économique national à laquelle sont associés l’université Al Akhawayn et ses étudiants. Y sont pointés du doigt les lenteurs administratives, la fiscalité, les couacs de la douane…

Plusieurs missions commerciales programmées en 2010

S’il est difficile de quantifier le travail de la Chambre américaine au Maroc, on peut citer, néanmoins, la venue de grandes firmes dans les zones franches ou off shore… A titre d’illustration, l’investissement américain est passé de 110 millions de dollars en 2006 à 200 millions à 2007 et 252 millions en 2008.
Mais au-delà des chiffres, Rabia El Alama met en exergue de grands moments dans l’histoire des relations avec les Etats-Unis comme l’accord de libre-échange dans lequel la chambre a joué un rôle d’interface de facilitation. Puis ce fut la réalisation de la deuxième étude sur le climat des affaires au Maroc, avec l’assistance d’universités américaines qui, à travers leurs étudiants, avaient recueilli en 2004 la perception de l’Américain moyen du Maroc.
Entre 2008 et 2009, l’Amcham a participé à plusieurs projets de l’Usaid dans la recherche d’opportunités pour les hommes d’affaires nationaux et leur mise effective avec des entrepreneurs américains notamment. Rabia El Alama est également fière d’avoir restructuré le site de l’Amcham qui, dit-elle, reçoit 10 000 visiteurs par trimestre. D’ailleurs, dans le même ordre d’idées, le bulletin électronique d’information a vu le jour dès 2003. Pour l’année 2010, la Chambre américaine va s’impliquer dans plusieurs missions commerciales, dans la promotion du Maroc aux Etats-Unis en mettant l’accent sur les opportunités qu’offrent les zones off shore, en particulier.