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Au Royaume

Négativisme patent…

Rigide, pénalisante pour les exportations. Voilà ce qui se disait déjà au tout début des années 2000, et même avant, dans les milieux des affaires et dans les sphères de l’analyse économique, au sujet de la politique de change adoptée par le Maroc depuis 1973.

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Edito Saad Benmansour

Le régime de change fixe avec un ancrage à un panier de devises dominé par l’euro et le dollar était la principale cible de ceux qui à l’époque appelaient à une réforme urgente de cette politique. On trouvait parmi eux des ministres, de hauts responsables et des figures connues sur la scène publique. Aujourd’hui, certaines parmi ces mêmes personnes crient au loup et mettent en garde contre le projet, par ailleurs bien ficelé, de flexibilisation du régime de change annoncé par le gouvernement et BAM.

Autre registre, autre anomalie. Depuis plusieurs décennies et au gré des gouvernements qui se sont succédé aux affaires, la Caisse de compensation a alimenté les débats. Pour les uns, elle constituait, à juste titre d’ailleurs, un fardeau pour les finances publiques et même une menace pendant les périodes de flambées des cours mondiaux des produits subventionnés. Pour d’autres, la compensation était ni plus ni moins qu’une dilapidation de deniers publics dans le sens où une grande partie des subventions décaissées ne profitait pas aux ménages les plus nécessiteux mais aussi et surtout à ceux aisés qui n’en ont pas besoin. A l’origine de cette situation, un problème de ciblage. Mais au moment où l’Etat marocain, à travers son gouvernement, a montré qu’il était déterminé à lever la compensation, il a dû batailler pour venir à bout des poches de résistance très coriaces. Et ce n’est toujours pas fini.

Et en matière de schizophrénie, on n’en est pas à un cas près. Elle est même généralisée. Depuis très longtemps, les partis politiques font l’objet de tous les reproches de toutes parts. Taxés de faire plus dans l’électoralisme et de se limiter à des activités saisonnières à l’occasion d’élections législatives ou communales, la vox populi demande depuis des décennies aux partis politiques de remplir le paysage, de descendre sur le terrain, d’encadrer les citoyens, les jeunes, d’écouter les chefs d’entreprises…Mais quand récemment un parti, qu’on ne citera pas, a pris les devants pour aller à la rencontre d’opérateurs économiques pour échanger avec eux sur les possibilités d’investissements et de création d’emplois, la démarche n’a pas plu à tout le monde. Ce qui lui a valu d’être traité de velléités et de vouloir marcher sur les plates-bandes d’un autre. Ces quelques exemples, comme tant d’autres, illustrent parfaitement cette tendance de certains à rejeter systématiquement toute initiative dont ils n’ont pas la paternité, même quand elle procède de bonnes intentions. Ou encore de faire de l’action sur le terrain un monopole, une prérogative réservée à certains et pas à d’autres. Une vieille mentalité dont il faudra impérativement se défaire…