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Au Royaume

Mohamed Lakhlifi a fait de Logica North Africa un champion des services informatiques

Brillant pendant ses études, il décrochera un diplôme d’ingénieur en informatique à  Nancy en 1986.
En 1987, il rejoint Unilog et se fait remarquer par son employeur qui lui paie un MBA et lui confie des projets stratégiques.
Il pilote et gère l’installation d’une filiale au Maroc et en fait le fer de lance du développement de Logica.

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Mohamed Lakhlifi, DG de Logica North Africa qui vient d’inaugurer un second site à Technopolis Rabat, avait choisi de rester en France, après ses études. Il voulait d’abord mettre en pratique ses connaissances théoriques au service d’une entreprise de grande envergure. Cela fut possible car il a été tout de suite, après son cursus d’ingénieur, recruté par Unilog, un acteur majeur dans le domaine de l’informatique en France. Plus tard, il a commencé à nourrir l’idée de revenir au Maroc et il y aura même des occasions qui vont se présenter, mais aucune n’a pu aboutir car son premier employeur avait, à chaque fois, une promotion où une mission nouvelle à lui proposer. D’abord, il a failli rentrer au pays quand il a créé, avec des amis, une société de conseil en informatique en 1992. Puis en 2003, ce fut à la suite d’une proposition d’Ona qui l’avait approché pour lui confier une de ses filiales. Mais, finalement, c’est à la demande de son employeur même qu’il revient au pays en 2005 pour diriger Logica Maroc (après que Unilog fut rachetée par Logica à la même période), un projet dont il a d’ailleurs réalisé l’étude de faisabilité. On peut ainsi dire qu’à ce jour il cumule 22 ans dans une seule entreprise.

Il doit beaucoup à un père qui ne badinait pas avec la sacralité des études

Né à Meknès en 1961, Mohamed Lakhlifi est le 4e enfant des cinq que compte la famille. La mère est femme au foyer et le père est adel, sorti tout droit de la Quaraouiyine mais qui accepte la modernité puisqu’il va placer le jeune Mohamed chez les «Bonnes sœurs» à Meknès. Mais il l’a à l’œil. Et, souvent, après un pique-nique à Ifrane, il se rappelle qu’au retour, il fallait, avant d’aller au lit, coucher sur papier une belle rédaction pour relater l’événement. Autant qu’il s’en souvienne, Mohamed Lakhlifi a toujours été un bon élève, mais cela n’empêchait pas son père d’être toujours derrière lui pour insister sur la nécessité de faire ses devoirs et sur la sacralité des études.
Bref, après un parcours sans histoires, Mohamed Lakhlifi obtient un bac section «sciences maths» en 1980 et envisage de faire ses prépas à Toulouse. Finalement, il va faire un Deug M/P (maths physique) à la Faculté des sciences de Rabat. Ce n’est qu’en 1983 qu’il prend l’avion pour Nancy où il s’inscrit à l’Ecole supérieure d’informatique et applications de Lorraine (Esial). Trois ans plus tard, il est ingénieur en informatique et électronique. Après ses stages dont un assez long chez Thomson, il est recruté par Unilog en 1987 comme développeur informatique de logiciels pour les guichets automatiques bancaires.

Il dirige un effectif de 700 personnes contre 50 au départ

Le jeune ingénieur se frotte à la partie technique et en travaillant dans de grands projets comme les solutions pour les GAB/ DAB pour le Crédit Agricole et la gestion de flux sécurisée pour la Société Générale, il acquiert une solide expérience.
Très vite, Mohamed Lakhlifi est impliqué dans  le management des projets. Il le sera si bien que son employeur lui paie un MBA à l’Ecole supérieure de commerce (ESC) Paris entre 1995 et 1996, tout en continuant à lui verser son salaire. Il faut dire qu’il progresse rapidement. Deux ans après avoir été ingénieur d’affaires, il est propulsé directeur commercial du pôle «ingénierie» et en 2001, il est directeur associé du pôle «conseil» et travaille sur le développement de l’activité outsourcing et la sécurité. Le plus gros contrat qu’il signe fut avec EDF pour 10 millions d’euros (110 MDH) et c’est une équipe de 30 personnes qui va aller travailler chez le client pour faire le diagnostic et concevoir des solutions adaptées. En 2003, le grand patron de Unilog de l’époque, Gérard Filippo, l’invite à déjeuner et lui propose de faire une étude sur la possibilité de s’installer soit en Tunisie, à l’Île Maurice ou au Maroc. Il livre ses conclusions au bout de trois mois. Son choix se porte sur le Maroc, non pas parce que c’est son pays mais pour plusieurs autres raisons. D’abord la proximité, ensuite la disponibilité des compétences, et le tout bien servi par une grande visibilité de l’offshoring dans le pays.
La suite viendra très vite. Unilog s’installe pour commencer à Rabat à l’Agdal, avec une cinquantaine de personnes. Le groupe est racheté en 2005 par Logica. En général, les managers des sociétés absorbées ou rachetées se retrouvent sur une chaise éjectable, mais c’est à Mohamed Lakhlifi que l’on confie le pilotage de tout le projet marocain. Logica Maroc est aujourd’hui installée sur 4 500 m2 (450 m2 au départ), avec ses 700 collaborateurs sur deux sites, à Casanearshore et Technopolis Rabat. Elle développe des solutions pour ses trente clients français comme la maintenance applicative, le développement de solutions logicielles «clés en main», le support et la gestion d’infrastructure à distance…
Le chiffre d’affaires de l’unité installée au Maroc est de 250 MDH et d’ici quelques années, Mohamed Lakhlifi parle d’un effectif qui va être porté à 1 000 personnes car dit-il : «il n’y a pas de mystère, nous sommes dans une croissance qui n’est pas loin de 60% par an et nous évoluons dans le sens d’une plus grande valeur ajoutée et la création de centres d’excellence».