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Au Royaume

Manager aguerri à  35 ans seulement

Il est issu d’une famille marocaine connue, mais fait valoir ses compétences pour construire sa carrière. Premier DG du Technopark de Casa, cet ingénieur sorti de l’Ecole centrale de Lyon retrouve ce poste qu’il avait quitté en 2001. Ona, SFI, Al Akhawayn : il a un parcours professionnel déjà  très riche.

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Deplus en plus de jeunes sont à des postes de décision stratégiques, qu’il s’agisse du monde des affaires ou de la politique. Et tout porte à croire qu’ils le doivent à des études poussées, à leur talent et à des qualités de gestionnaires hors pair plus qu’aux réseaux (nécessaires et incontournables, au demeurant) ou à l’appartenance à – ou l’alliance avec – des familles liées aux centres du pouvoir et/ou de l’argent.

Son credo : le travail et l’implication dans ce que l’on entreprend

Omar Balafrej est l’un de ces jeunes qui appartiennent à cette génération aux parcours fulgurants et qui, d’ailleurs, ont été, le plus souvent, cooptés par des seniors et promus à des postes de responsabilité très sensibles. A 35 ans, il a retrouvé son poste de directeur général de la Moroccan Information Technopark Company, la société en charge de la gestion du Technopark de Casablanca. En effet, il avait déjà occupé ce même poste au moment du lancement de cet espace, en 2001.

C’est lui qui en avait recruté l’équipe, mis en place les partenariats et défini les services et la stratégie de départ. Huit mois à peine après son lancement, le Technopark hébergeait une soixantaine de sociétés. Mais le poste retrouvé depuis peu par Omar Balafrej n’est pas le premier qu’il a occupé. Retour sur une carrière exemplaire et qui ne fait que commencer.

Omar Balafrej est né en 1973 dans une famille connue et qui, par alliance, va se lier à d’autres familles aussi emblématiques, comme les Bouabid ou encore les Elyazghi. Tout jeune, il côtoie de grandes figures du nationalisme marocain et se nourrit des valeurs qu’elles ont symbolisées. Il explique qu’au-delà des idées sur les projets de société, il a été frappé dans sa famille par la culture de l’excellence, avec son corollaire, l’idée que le travail et l’implication dans ce que l’on entreprend sont ce qu’il y a de plus élémentaire.

Le jeune Omar rêve de devenir chirurgien comme son père et, tout comme lui, se consacrer au secteur public. C’est un élève modèle et, très tôt attiré par les mathématiques, il obtiendra son bac «C» au lycée Descartes à Rabat, en 1991. Il s’envole alors pour Paris pour des prépas où il s’attarde quelque peu pour pouvoir prétendre aux meilleures écoles d’ingénieurs. Et c’est à l’Ecole centrale de Lyon qu’il obtient son diplôme, en 1997. Il est si absorbé par ses études et, se souvient-il, si peu enclin aux sorties avec les copains étudiants qu’il arrive même à faire des économies sur la bourse d’excellence (3 400 FF par mois, à l’époque) que lui avait accordée l’ambassade de France.

Une fois diplômé, il rentre au pays et décroche un emploi dans le service de contrôle de gestion d’une filiale de l’Ona, pêche et froid. Au bout de quelques mois, il est remarqué par ses supérieurs et, lui, qui était si pressé de rentrer au pays, est envoyé en France pour assurer le contrôle de gestion de cette filiale spécialisée dans la conserverie de thon et qui avait des usines en Côte d’Ivoire et à Madagascar. Il restera à ce poste pendant un peu plus de trois années.

Il quitte alors l’Ona. D’abord tenté de créer sa propre entreprise, il finit par rejoindre l’équipe de Nacer Hajji, alors ministre en charge des NTI dans le gouvernement de Abderrahmane Youssoufi. Il conduit la préparation à l’ouverture du Technopark et en gère les premières installations. Au bout de quelques mois, une «incompatibilité d’humeur» avec le ministre le pousse à la démission. Nous sommes en 2002. Il rejoint alors l’université Al Akhawayn où on lui confie le poste de directeur technique.

Il a, entre autres missions, la mise en place des partenariats entre les entreprises et les laboratoires de recherche. Il y reste jusqu’à la mi-2004. Quelques mois plus tard, en mars 2005, il est recruté par la Société financière internationale (SFI), une filiale de la Banque mondiale, comme chef de projet «Maroc et Algérie», avec pour objectif le développement de PME à travers l’appui aux associations professionnelles. Au bout de cette expérience, qui a duré jusqu’en mars 2008, il est rappelé au poste de DG du Technopark de Casablanca, à la naissance duquel il avait travaillé entre 2001 et 2002.

Il veut rendre le site plus opérationnel
Aujourd’hui, Omar Balafrej s’engage dans l’accompagnement d’un parc qui héberge 140 entreprises qui emploient 1 400 personnes et génèrent un chiffre d’affaires cumulé de 700 MDH. Pour lui, il faudra travailler sur trois axes. D’abord, améliorer la performance en travaillant sur l’assise de l’existant en augmentant le nombre de bénéficiaires, optimiser les coûts et le fonctionnement et chercher des moyens de financement pour tout ce qui est développement du parc.

Le deuxième chantier est la création de nouveaux services à l’adresse des entreprises installées pour les aider dans la recherche d’opportunités. Sans oublier les besoins de leur personnel, qui doivent recevoir des réponses plus satisfaisantes. Il y a, enfin, l’axe de l’installation du Maroc dans la société des NTI et du savoir tout comme la promotion de la webculture.

L’enquête de satisfaction menée par le Technopark en avril dernier dégage un paradoxe dont la nouvelle direction devrait tirer les enseignements : en effet, si la majorité des sociétés installées au Technopark souhaite y rester (sans doute pour les avantages de coût qu’elles y trouvent), seule une minorité d’entre elles est satisfaite des services qu’offre l’espace. Une des missions de Omar Balafrej consiste donc à rendre le site plus opérationnel. Un nouveau plan d’action est mis en œuvre et sera évalué sous peu, rassure l’intéressé.