Au Royaume
Majorité, un tout et non une somme
La formation d’une majorité gouvernementale … un moment véritablement crucial pour le pays. Il ne s’agit pas seulement de dessiner l’architecture du futur gouvernement qui n’est en fait que l’étape ultime.
Former une coalition entre partis, censée durer au moins cinq ans, est déterminante. Cela va conditionner l’action et les politiques publiques, ainsi que les choix et orientations à venir en matière économique, sociale, etc.
Et c’est précisément pour cette raison qu’il faut se féliciter d’abord que la nouvelle majorité, annoncée cette semaine, soit plus ramassée et surtout qu’elle associe en fait les trois partis majeurs, en l’occurrence le RNI, le PAM et l’Istiqlal, qui ont eu la confiance des Marocains en recueillant respectivement 102, 86 et 81 sièges aux élections législatives. Avec une telle majorité, le futur gouvernement peut déjà être sûr qu’il a toute sa légitimité populaire.
D’un autre côté, et en cohérence avec ladite légitimité, les trois composantes de la majorité se sont engagées dans la course électorale avec des programmes et des projets. Pour crédibiliser davantage le process électoral et politique entamé par le Maroc depuis quelques années, les trois partis sont évidemment conscients qu’ils sont engagés envers les Marocains de respecter ce qui a été proposé.
Et c’est tant mieux si, dans une première étape du processus, les leaders des trois partis, comme ils l’affirment eux-mêmes, ont focalisé leurs concertations d’abord et exclusivement sur une plateforme programmatique commune de sorte qu’ils puissent, aussi bien ensemble que séparément, honorer leurs engagements et respecter la volonté telle qu’exprimée par les urnes.
L’exercice n’est pas facile, certes, mais nécessaire. C’est un passage obligé pour construire un ensemble homogène, efficace et durable. Mais c’est aussi un exercice qui, s’il est fait dans les règles de l’art, rendra facile et presque évident tout ce qui va suivre, à commencer par l’architecture du futur gouvernement.
Ce dernier, en effet, deviendra ni plus ni moins qu’une résultante naturelle de l’entente et donc acceptée de tous au lieu que ce soit une simple opération numérique de morcellement et de partage d’un ensemble de postes et de portefeuilles ministériels. Voilà qui donne déjà à la nouvelle majorité son vrai sens, c’est-à-dire un tout et non pas une somme.