Au Royaume
Liberté provisoire avec interdiction de quitter le territoire pour Toufiq Ibrahimi et les autres mis en cause dans l’affaire COMANAV
Six personnes sont poursuivies dans le cadre de ce dossier soumis le 19 juin dernier au Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, dont cinq se trouvaient en détention préventive alors que la sixième avait bénéficié de la liberté provisoire.
La Chambre criminelle (1er degré) chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat a décidé d’accorder, mercredi soir, la liberté provisoire avec interdiction de quitter le territoire national aux mis en cause dans l’affaire dite « Comanav ».
La Cour a accédé à une requête de la défense des cinq prévenus, des anciens responsables et syndicalistes de cette société de transport maritime.
Six personnes sont poursuivies dans le cadre de ce dossier soumis le 19 juin dernier au Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, dont cinq se trouvaient en détention préventive alors que la sixième avait bénéficié de la liberté provisoire.
Les chefs d’accusation retenus contre ces personnes consistent, chacun en ce qui le concerne, en « la constitution d’une bande criminelle, préparation pour l’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, divulgation du secret professionnel, incitation et participation au sabotage d’établissements publics (ports et bateaux) et entrave à la liberté du travail ».
La Cour a auditionné, mercredi, les six mis en cause: l’ancien directeur général de la Comanav, le directeur central des ressources humaines, un attaché à l’institut scientifique de la pêche maritime, le secrétaire général du syndicat des marins, le secrétaire général du syndicat des dockers, ainsi qu’un marin, qui ont tous rejeté les chefs d’accusation, déclarant n’avoir aucun rapport avec les protestations du personnel des navires de la Comanav dans le Port de Sète, ayant failli provoqué la paralysie du port de Tanger-Med et assurant qu’ils n’ont à aucun moment procédé à l’incitation des employés ni comploté pour entraver le travail dans le port.
Dans ses déclarations, l’ancien DG de la Comanav a nié toute relation avec les crimes qui lui sont imputés, affirmant qu’il n’y a aucune preuve retenue contre lui et que son souci à la tête de cette compagnie, qu’il a dirigée de 2001 à 2010, était de faire en sorte que la Comanav contribue à la réussite du projet du port Tanger-Med en attirant des sociétés internationales de navigation.
Il a également déclaré que l’objectif de la création d’une société en son nom, en 2012, n’était pas de faire la concurrence à la Comanav mais plutôt soutenir et appuyer la société qui passait par une situation financière difficile.
Au début de l’audience, la défense avait demandé, dans son plaidoyer, à la Cour d’annuler purement et simplement les PV de la Police judiciaire et ceux de l’enquête préliminaire et de ne pas prendre en compte les enregistrements téléphoniques car contraires à la Loi.
De son côté, la Cour a décidé de reporter l’examen des requêtes de la défense et de continuer, mercredi prochain, à auditionner le parquet général et la défense.