Au Royaume
Les Senoussi se désengagent de Legler
Il sera contrôlé exclusivement par les banques et le CMKD.
Après plusieurs mois de tractations, les négociations relatives à l’affaire Legler, l’entreprise de textile lourdement endettée auprès des banques, avec un exigible d’un milliard de DH et en redressement judiciaire depuis octobre 2009, semblent finalement s’acheminer vers une solution acceptée par tous, à moins d’un coup de théâtre de dernière minute. Lors de la dernière réunion entre l’actionnaire majoritaire, la famille Senoussi, et les banques, tenue fin mars, les parties ont trouvé un modus operandi. Selon des sources proches du dossier, les Senoussi se désengageront totalement de Legler Maroc (LGM), au profit des banques, notamment BMCE Bank et Attijariwafa bank, et du Consortium maroco-koweitien de développement (CMKD) qui y deviendra majoritaire à travers son fonds d’investissement Ajial. En contrepartie de ce désengagement, les banques acceptent d’accompagner la famille Senoussi pour la restructuration des autres filiales, notamment Atlantic De Nîmes spécialisée dans le jean. En somme, après sa diversification non réussie dans le tissage avec Legler, la famille Senoussi se recentrera sur ses métiers de base. Mais pour que les banques rouvrent à nouveau les robinets, les Senoussi devront soumettre dans les semaines qui viennent un business plan viable.
Qu’est-ce qui explique ce revirement de situation alors qu’il y a, à peine un mois, le dossier semblait dans l’impasse, les banques refusant de s’engager ? Selon les mêmes sources, c’est l’intervention du gouvernement, précisément le ministre des finances, Salaheddine Mezouar, qui a contribué à débloquer la situation. Une intervention qui s’est faite à la suite d’une rencontre entre l’argentier du Royaume et les représentants du groupe CMKD qui avaient presque menacé de tout laisser tomber.