Au Royaume
La fatwa du fqih Boussaïd
week-end jeudi et vendredi ? niet

La scène se passe dans l’enceinte du Parlement, il y a trois semaines. Séance de questions orales, Mohamed Boussaïd, ministre de la Fonction publique, à la barre. Un groupe de six élus du PJD lui a posé une colle en l’interpellant sur la nécessité d’instaurer le week-end les jeudi et vendredi, ce dernier étant le jour de la prière pour les musulmans. Les parlementaires auront même pris la précaution (le PJD ne pouvait rater l’occasion) de citer un passage de la sourate «Al Joumouaâ» qui stipule qu’au moment de la prière du vendredi, les fidèles doivent s’y consacrer exclusivement en arrêtant toute activité. Le ministre ne s’en laissera pas conter. Il reprend le même extrait de la sourate, convient du bien-fondé de leur remarque, mais leur fait remarquer qu’ils n’ont pas cité le passage suivant qui dit qu’à l’issue de la prière, les croyants doivent vaquer à leurs occupations. Le ministre fait alors une démonstration dans les règles de l’art en matière de fikh en sortant la grosse batterie : interprétations des grands ouléma de l’islam à travers les temps, références en matière d’interprétation du Coran comme celle d’Ibn Atiyya Al Maliki. Au final «vaquer à leurs occupations» veut tout simplement dire travailler. Une véritable leçon de théologie qui vaudra à l’ingénieur-alem d’être ovationné par l’assistance. En tout cas pour le week-end jeudi et vendredi, la réponse du gouvernement est niet. Heureusement pour nous, déjà que l’on ne travaille pas assez au Maroc
