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Inclusion financière, paiement mobile, digitalisation…La Reine Màxima liste les priorités pour le Maroc

La mandataire spéciale du SG de l’ONU pour la finance inclusive a donné sa vision en la matière et a proposé des pistes de réflexion pour son amélioration, lors d’un point de presse tenue à Bank Al-Maghrib, aux côtés du Wali Abdellatif Jouahri.

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L’inclusion financière, la finance verte inclusive ou encore la fintech ont été au cœur de la visite de la Reine Màxima des Pays Bas, au Maroc. Il en ressort que le pays a réalisé bien des progrès en matière d’inclusion financière, comme l’atteste l’augmentation de la part des adultes marocains ayant accès à des services financiers formels, de 15 points entre 2017 et 2021, à 44%. «Une augmentation favorable certes ; mais qui est attribuable, en grande partie, aux comptes classiques ouverts dans les institutions financières», relativise la mandataire spéciale des Nations Unies. Pour autant, ce sont 15 millions d’adultes qui ne sont toujours pas bancarisés à ce jour et qui ne disposent donc d’aucun moyen de paiement, d’épargne ou d’assurance. Autre donnée non moins importante : l’écart entre les hommes et les femmes en terme d’accès aux services financiers. Il est resté stable depuis 2017 à 23 points. Autrement dit, 56% des hommes contre 33% des femmes, sont inclus dans le système financier.

Ces indicateurs ont bien des opportunités de se développer, avec l’implication du secteur privé. La mandataire évoque, comme pistes d’amélioration, la digitalisation de tous les paiements, de l’ensemble des commerçants et de tous les salariés, en braquant les projecteurs particulièrement sur les agriculteurs. Cela peut être réalisé à travers le mobile paiement. Là encore, plusieurs réalisations sont à mettre à l’actif du pays, mais à côté, des lacunes restent toujours à combler. En effet, le taux d’utilisation des paiements numériques est passé de 17% en 2017 à 30% en 2021. De plus, les paiements effectués par l’Etat, à travers un compte numérique ont doublé depuis la période de la pandémie pour atteindre 12%. Toutefois, seulement 6,3% de la population a déclaré avoir accès à un e-wallet. Pourtant, ce sont 8 millions de comptes qui ont été créés.

Sur ce plan, Abdellatif Jouahri, estime que la stratégie nationale d’inclusion financière a bien été implémentée. Mais, le bât blesse toujours au niveau de son opérationnalité puisque très peu de transactions sont réalisées. «2023 est la dernière année de mise en œuvre du plan stratégique de Bank Al-Maghrib qui inclut l’inclusion financière. Le prochain devra être préparé en améliorant l’objectif en la matière, certes, mais aussi les outils et les procédures», promet le Wali. La Reine Maxima a, elle, davantage mis l’accent sur la nécessité de créer tout un écosystème de paiement digital et d’acceptation de ces paiements.

Sur un autre volet, le développement des fintech favoriserait également l’inclusion financière. Elles pourraient même jouer le rôle de relais dans les périmètres excentrés. Mais, le Maroc accuse toujours un retard. «Nous avons essayé de les booster, à travers la création d’un guichet unique au niveau de la banque centrale. Nous avons reçu 70 fintechs. Cependant, le problème réside au niveau des banques qui les considèrent comme des concurrents potentiels», ajoute Jouahri. Et ce point devra figurer également dans la prochaine feuille de route de BAM. De son côté, la représentante de l’ONU insiste sur la création d’un cadre plus sûr et plus solide, et non seulement un guichet unique, tout en mettant en place également un système d’échange de données.

Com’ese

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