Au Royaume
Hémorragie au PND
des défections en masse dans le souss
Le notable soussi et député de Taroudant, Ali Qayouh, membre de toujours du bureau politique du PND (Parti national démocrate) de Abdellah Kadiri, est officiellement passé avec armes et bagages, le vendredi 23 juillet, au Parti de l’Istiqlal (PI) !
Encore une affaire de transhumance politique. Les dirigeants de l’Istiqlal s’en défendent. Pour eux, les choses sont plus nuancées. Pour comprendre, il faut savoir que l’Istiqlal est largement sous-représenté dans la région du Souss-Massa-Draâ en termes de sections, d’adhérents et d’élus. Un lourd héritage de la scission de 1959 qui avait donné naissance à l’UNFP et qui a vu l’écrasante majorité des istiqlaliens de la région adhérer au nouveau parti. De plus, l’Istiqlal a très longtemps souffert de son image de «parti de Fassis». Conséquence : dans toute la région, il ne dirige aucune commune et ne compte qu’un seul député, Moulay Ahmed Belhachemi, à Ouarzazate.
Ali Qayouh, pour sa part, a été élu, avec son fils, Abdessamad, avec un nombre record de voix lors des législatives de 2002. Une autre personne de sa famille est membre de la Chambre des conseillers. Haj Kayouh est également président de la Chambre d’agriculture d’Agadir. Mieux encore, 20 présidents de communes dans la région, membres du PND, font partie de son clan. Le transfuge qui a fait fortune dans l’agriculture et l’agroalimentaire, apporte tout cela en guise de dot pour son adhésion à l’Istiqlal. Il fait partie de ces notables qui disposent d’une véritable clientèle politique, qui le suit et vote pour lui quel que soit son parti d’élection.
Ahmed Khalil Boucetta, coordonnateur du parti dans cette région, estime qu’il serait impropre de parler de transhumance dans ce cas. Pourquoi ? «Certaines élites rurales ont été aiguillonnées dans les années soixante-dix et quatre-vingt vers certains partis. Aujourd’hui, le paysage partisan s’éclaircit et ces élites opèrent leurs propres choix»