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Au Royaume

Hassan Jai, président du directoire de Rimal

Ingénieur en génie civil et titulaire d’un MBA, il a commencé sa carrière à  Holcim où il a acquis une solide expérience dans la vente des matériaux de construction. Il a rejoint Drapor en 2008, après deux courtes expériences dans le secteur de la chimie et comme consultant.

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Hassan Jaï, président du directoire de Rimal, n’est pas peu fier de son parcours. Sa réussite, il la doit à l’ascenseur social le plus sûr : les études et, par la suite, à l’implication soutenue dans les différentes missions qu’on va lui confier. Sa chance, il la doit au fait d’avoir commencé sa vie active dans une cimenterie où il est resté assez longtemps pour s’imprégner de l’esprit de rigueur, de l’obligation de résultat et de l’esprit de challenge. Mais au départ, le jeune Hassan se voulait architecte mais ses parents, un père fonctionnaire au ministère de la justice et une mère femme au foyer, vont lui souffler puis lui intimer l’ordre de devenir ingénieur.
Troisième enfant d’une fratrie de quatre, il est né à Rabat en 1975. Autant qu’il s’en souvienne, il ne perçoit pas l’école comme une punition. C’est plutôt un espace où il évolue avec aisance. Il est assez précocement attiré par le monde des chiffres et termine ses études secondaires par un Bac sciences maths en 1993, avec mention «Bien». Un peu contre son gré, il s’attelle à ses prépas au lycée Moulay Youssef entre 1993 et 1995 avant de rejoindre l’Ecole Hassania des ingénieurs et opte pour le génie civil comme
spécialité.

Sa première grande mission : la production et la commercialisation du béton prêt à l’emploi dans la région de Rabat

En 1998, l’ingénieur fraîchement émoulu -il a été tenté d’abord de travailler au ministère du tourisme ou dans l’administration mais on l’en dissuada encore- se voit proposer un poste chez Holcim comme technico-commercial à Fès. Il a pour tâche de développer le segment des clients finaux et contribue à la conception de la stratégie commerciale et à sa mise en œuvre. Deux ans plus tard, il est nommé responsable du centre de profit Holcim Bétons à Salé avec pour mission de gérer la production et la commercialisation du béton prêt à l’emploi dans la région de Rabat. Le jeune homme est si motivé et si convaincant qu’il gravit rapidement les échelons et devient responsable technique de la société.
Son DG l’envoie faire des stages sur les sites du groupe au Liban, en Belgique et en France car on veut en faire un futur responsable pour la partie «exploitation» du béton prêt à l’emploi sur l’ensemble du Maroc, et c’est ce qui va arriver à partir de 2004. Il est nommé responsable production béton du groupe Holcim. Il doit alors réorganiser l’activité des 9 unités industrielles qui réalisaient à l’époque un chiffre d’affaires de 200 MDH.
Hassan Jaï, qui a, parallèlement à sa charge professionnelle décroché un MBA de l’Ecole des Ponts et chaussées en 2003, va rapidement être confronté à une grosse difficulté : comment faire parvenir le béton à temps aux différents chantiers où la demande se fait de plus en plus forte. Les cimentiers avaient tous leur propre flotte de camions mais les chauffeurs, bien que relativement motivés sur le plan salarial, dépendaient en partie des transporteurs privés et étaient souvent mal organisés pour s’acquitter de la tâche. Il entreprend rapidement de pousser les chauffeurs à créer des micro-entreprises de transport. Dans la plupart des cas, il leur cède, dans des conditions favorables, les camions de Holcim pour les y aider. Voilà comment il résume sa démarche de l’époque : «Le chaînon manquant pour pérenniser le business du béton prêt à l’emploi était que la marchandise pouvait soit perdre de sa qualité, soit même devenir inutilisable à la suite des attentes ou d’un accident de la circulation qui immobilise le véhicule. Il fallait donc responsabiliser les chauffeurs et il n’y a rien de mieux que de les pousser à posséder leurs propres camions et de les impliquer dans le processus». Cette initiative sera concluante en dépit d’une période de «résistance» et d’incompréhension. Le groupe réalise des économies et le profit opérationnel augmente dès 2005.

Une participation active dans la vie associative

Bref, Hassan Jaï va si bien réussir que les patrons de Holcim vont lui confier, à partir de 2006, la responsabilité du support marketing, technique et logistique aux trois activités du groupe que sont le ciment, le béton et le granulat. Une année plus tard, son contrat avec Holcim prend fin. Il rejoint Lorilleux Maroc, filiale du groupe Sun Chemical (concepteur et fabricant d’encres et de vernis d’impression), comme responsable du département vente. Membre du comité de pilotage, il gère des projets transversaux, de la force de vente et du supply chain. Il ne reste pas longtemps dans cette entreprise. En 2008, M. Jaï se met à son compte en se lançant dans la formation de la force de vente, juste pour quelques mois car Drapor, dont il vient d’être nommé membre du directoire, l’embauche pour lui confier la direction de la planification. A peine 6 mois après son arrivée, il est nommé président du directoire de Rimal, filiale spécialisée dans l’extraction du sable de mer qui dispose d’une carrière de concassage et de 3 plateformes pour le sable. Hassan Jaï est ainsi revenu à son domaine de prédilection, les matériaux de construction. Avec un effectif qui n’est pas loin de 50 personnes, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 100 MDH en 2011.
En plus de ses responsabilités, il est président de l’association de la fédération des professionnels du sable, membre du bureau de la fédération des industries des matériaux de construction et membre du conseil d’administration du centre technique des matériaux de construction.