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Au Royaume

Hassan BAHEJ : Un vendeur d’élite qui s’est mué en manager de haut vol

Avec un bac sciences maths, il s’est envolé vers la France pour suivre des études en informatique sanctionnées par un diplôme d’ingénieur.

Il a forgé ses compétences de manager en devenant vendeur d’élite chez Alcatel où il est resté dix ans.
Satec, Juniper, puis Cisco Maroc : il se démarque par sa capacité à  développer
les entreprises qu’il gère.

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La carrière de Hassan Bahej, actuel DG de Cisco Maroc, est une fenêtre sur l’histoire du Maroc moderne, à plusieurs titres. C’est à Fès qu’il naît en 1962 de parents soussis qui avaient migré de longue date vers la capitale spirituelle où le père fut d’abord commerçant avant de se lancer, plus tard, dans l’industrie. Il fait aussi partie des premières générations d’ingénieurs qui ont choisi de se spécialiser en informatique. Au départ, Hassan Bahej s’est tout naturellement intéressé aux mathématiques. Pourquoi ? Tout simplement parce que ses proches lui assénaient de manière incessante : «Une branche littéraire ne le mènera nulle part. Au mieux, tu seras enseignant dans un patelin perdu». Alors, il a si bien suivi leur conseil qu’après le collège il opta pour les matières scientifiques. Chemin faisant, ce sera un bac «sciences mathématiques» qui sanctionnera ses études secondaires en 1981. La bourse de mérite qu’il obtient lui ouvre les portes de l’université de Rennes, même s’il fut tenté, un moment, par des études de médecine… En France, il va prendre le temps de faire des études longues et poussées. D’abord, il obtient un diplôme d’études universitaires générales (DEUG) en mathématiques et informatiques suivi d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en informatique et télécoms toujours à Rennes. Il s’inscrit ensuite à l’Institut de recherche polytechnique d’Alsace Mulhouse pour suivre un troisième cycle en informatique et télécoms qu’il obtient en 1989. S’il a pris tout son temps, c’est aussi parce qu’il a travaillé pour joindre les deux bouts d’abord en enseignant l’informatique puis en qualité de vacataire. Mais Hassan Bahej fera aussi un MBA à l’ESSEC avec l’assistance financière d’Alcatel.

Il rentre au Maroc au moment de la libéralisation des télécoms et du boom des NTI
Naturellement, c’est cette entreprise qui l’embauche à la fin de son stage de fin d’études. C’était en 1989. Il est affecté en premier lieu au département «recherche et développement». Au bout d’un moment, il comprend que la clé d’une belle carrière se trouve du côté commercial et marketing. Et à partir de 1993, il vire de bord pour devenir un vendeur d’élite. Il explique qu’il n’a aucune difficulté à opérer ce tournant qui lui permettra de mener une carrière de gestionnaire de haut vol. Il s’en amuse avec cette boutade : «Le sang ne trompe pas et il n’y a aucun doute que je suis un soussi pour qui les affaires et la vente restent un domaine vers lequel je me sens naturellement attiré et pour lequel j’ai des prédispositions innées».
A Alcatel, il se réalise si bien qu’il reste dans la multinationale jusqu’en 2001. Il vit les moments de difficulté de cette grosse machine. Et justement lorsqu’il rentre au bercail, il a une idée derrière la tête, racheter la filiale de la multinationale en charge du business system et non pas Alcatel Maroc. Il constitue alors un tour de table avec un de ses amis et l’espagnol Satec, intégrateur et revendeur de Cisco. Mais Hassan Bahej n’est pas rentré au pays uniquement pour cela. D’abord, il explique qu’il fallait bien revenir chez lui un jour ou l’autre. Et puis, le moment s’y prêtait car la libéralisation des télécoms et les perspectives de développement de l’informatique et des solutions ouvraient de grandes perspectives à sa spécialité.
Finalement et contre toute attente, il n’aura pas la filiale d’Alcatel. En revanche, il est recruté par Satec pour développer l’activité sur le Maroc et le Maghreb. Entre 2001 et 2005, il dirige une équipe de 100 personnes et développe le chiffre d’affaires qui,  lors de son départ, tournait autour de 100 MDH. Il supervise le rachat de deux sociétés, l’une en Algérie et l’autre en Tunisie, qui vont constituer des antennes de Satec.

Depuis un an, il travaille au développement de Cisco au Maroc
En 2005, il va encore changer de fusil d’épaule et accepte la proposition de Juniper, le spécialiste des réseaux qui lui confia la direction régionale de l’activité au Maghreb et en Afrique francophone. Là aussi, Hassan Bahej dut faire preuve d’ingéniosité pour développer les affaires, même s’il refuse de donner des chiffres. Quoi qu’il en soit, ce ne doit pas être un hasard si, en 2008, Cisco, le géant qui réalise 40 milliards de dollars dans le monde, lui propose le poste de directeur général pour le Maroc. Il continue alors à tisser des liens avec des partenaires comme Intelcom, CBI, Dimension Data, Ares Munisys… Il explique que les solutions (sécurité des réseaux, téléphonie IP…) sont dans la majorité développées à 80% par Cisco.
Si Hassan Bahej est gêné lorsqu’on lui demande des chiffres sur les entreprises qu’il a dirigées, il accepte volontiers de parler de ceux du secteur des intégrateurs qu’il évalue à 60 millions de dollars au Maroc (uniquement réseaux et solutions, en excluant notamment les ordinateurs) avec une clientèle composée dans l’ordre d’importance par les opérateurs télécoms, les banques et sociétés de financement, l’énergie et la distribution. Son secteur est en plein développement. Et en regardant dans le rétroviseur, il ne regrette pas d’avoir suivi à la lettre les conseils de ses proches.