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Extrémisme islamiste : les progressistes s’inquiètent

La gauche met en garde contre la prolifération des fatwas extrémistes.

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Extremisme islamiste 2013 05 06

«Nous vivons dans le même climat qui a précédé les attentats du 16 Mai». C’est ainsi que se sont exprimés, en substance, les membres du groupe parlementaire de l’Alliance socialiste (PPS et FFD) à la deuxième Chambre, mardi 30 avril dans le cadre d’un «droit d’informer». Le PPS, qui est membre de la majorité gouvernementale, rappelle qu’«à la veille des attentats du 16 Mai, des fatwas extrémistes étaient émises sans que personne ne s’en inquiète, jusqu’à ce que l’irréparable se produise». De son côté, le bureau politique de l’USFP vient de lancer, lui aussi, un cri d’alarme, mettant le gouvernement et le PJD devant leurs responsabilités. Cette levée de boucliers du camp progressiste de la classe politique intervient après que la tendance salafiste a entrepris, de nouveau, de jeter l’anathème sur certains intellectuels, le militant amazigh Ahmed Assid en l’occurrence, pour avoir exprimé ouvertement leurs opinions. Le groupe de l’Alliance socialiste s’est dit d’autant plus consterné que certains imams qui officient dans les mosquées participent à cette vindicte. Cela alors que le Maroc vient de se doter d’une Constitution qui consacre le choix démocratique. Le PPS rappelle, par ailleurs, qu’une cellule terroriste vient d’être démantelée alors qu’elle s’apprêtait à assassiner certaines personnalités publiques que le courant salafiste qualifie de laïcs. L’USFP appelle, lui, à l’ouverture d’un débat sur la question religieuse et la production des fatwas. «On ne peut pas réagir à la divergence d’opinion à coups de fatwas», s’emportent les socialistes. Ce qui est encore plus inquiétant, estime-t-on, c’est que le PJD se soit prêté, à sa manière, à ce jeu sans doute pour détourner les citoyens des problèmes économiques et sociaux que vit le pays.