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Exportation des engrais en Afrique, nouveau challenge de l’OCP

OCP Africa envisage de créer un réseau de filiales dans 15 pays d’Afrique, tant à l’Ouest qu’à l’Est du continent et se fixe un objectif de 240 salariés d’ici un an.

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Les exportations marocaines

L’Afrique s’impose de plus en plus comme relais de croissance pour le Maroc. Et l’OCP compte bien profiter du potentiel qu’offre ce continent pour développer ses activités. C’est ainsi qu’il a créé au début de l’année en cours « OCP Africa », une filiale chargée de piloter le développement du groupe sur le marché africain des engrais. Elle se veut un véritable atout pour faciliter les investissements et les opérations du groupe dans le continent, grâce aux avantages divers qu’il offre, notamment un environnement des affaires propice incluant des facilités administratives, un assouplissement du régime de change et un cadre fiscal attractif. Il faut dire que les besoins de l’Afrique en engrais sont énormes. La moyenne de consommation dans le continent est seulement de 10 kg par hectare contre une moyenne de 100 kg dans le monde, avec seulement quatre marchés réellement matures : l’Ethiopie, le Kenya, l’Afrique du sud et le Nigeria. Et en vue de combler ce déficit, le groupe avait décidé de construire, à Jorf Lasfar, une usine géante d’engrais, «African Fertilizer Complex» (AFC), dont la production est intégralement destinée au marché africain. Nouvellement inaugurée, cette infrastructure a demandé un investissement de 5,3 milliards de DH. Objectif : produire des engrais (MAP, DAP, NPK) adaptés et abordables mais aussi et surtout accompagner et apporter des solutions logistiques et financières aux agriculteurs. L’OCP ambitionne ainsi de produire au total 12 millions de tonnes d’engrais d’ici 2017. Il s’agit en fait d’améliorer la fertilité et la productivité des sols africains à travers une offre de produits adaptés, de sécuriser la production d’engrais compétitifs à proximité des grands bassins agricoles, de garantir l’acheminement des intrants jusqu’aux agriculteurs et de contribuer, aux côtés des agriculteurs africains au développement d’écosystèmes agricoles durables.

L’usine est composée d’une unité d’acide sulfurique d’une capacité de 1,4 million tonnes/an, en plus d’une unité d’acide phosphorique dont la production prévue est de 450 000 tonnes/an. Ajouté à cela, AFC comprend une unité d’engrais de 1 million de tonnes équivalent DAP/an, d’une centrale thermoélectrique d’une puissance de 62 MW, et de différentes infrastructures de stockage pouvant accueillir 200 000 tonnes d’engrais, soit plus de deux mois d’autonomie. Mieux encore, ce projet de taille fait de l’innovation technologique et environnementale au niveau de la production sulfurique son cheval de bataille, puisqu’il permet un gain d’énergie électrique de 10 MW ainsi qu’une réduction de la consommation d’eau de mer. De même, les rejets de dioxyde de soufre (SO2) ont été réduits de trois fois par rapport aux normes internationales. Pour ce qui est engrais (DAP), le groupe a mis en place des systèmes de lavage des gaz.

Ce qui devrait permettre une réutilisation de l’eau chaude du dernier lavage, et partant, une économie d’eau d’environ 50 000 m3/an. De leurs côtés, les eaux usées seront par ailleurs traitées pour une éventuelle revalorisation.

En tout cas, le développement d’une agriculture structurée, performante et durable sur le continent, l’un des objectifs primordiaux du groupe, est important à plus d’un égard, surtout que le secteur emploie 60% de la main-d’œuvre, mais en face, il ne représente que 25% du PIB.

Par ailleurs, la demande des denrées alimentaires est sans cesse croissante en Afrique et est couverte essentiellement par les importations qui se chiffrent à 35 milliards de dollars annuellement.

Pour cela, OCP Africa envisage de créer un réseau de filiales dans 15 pays d’Afrique, tant à l’ouest qu’à l’est du continent et se fixe un objectif de 240 salariés d’ici un an.  Le plan de route prévoit un investissement de l’ordre de 7 à 10 millions de dollars par «filiale pays», soit au moins 100 millions de dollars, et le recrutement de personnels locaux.