Au Royaume
Enquête sur 79 parlementaires
Lors de la séance des questions orales de la Chambre des conseillers, mardi 11 novembre, le ministre de la Justice a fait une déclaration qui a fait l’effet d’une bombe. En réponse à la question posée par un conseiller au sujet de la corruption, Mohamed Bouzoubaâ a annoncé, entre autres mesures, que le parquet s’apprêtait à rouvrir l’instruction des dossiers de 79 parlementaires poursuivis pour transhumance contre compensation. Si les élus ont le droit de changer de parti, même après les élections, ceux qui sont actuellement poursuivis l’ont fait non pas pour des convictions politiques, mais contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il s’agit de 44 représentants et de 35 conseillers dont 18 ont été recrutés par l’Union démocratique (UD), qui se trouve ainsi en tête du hit-parade suivie du Mouvement populaire (MP) qui a accueilli six nouveaux élus transhumants. A l’heure où nous mettions sous presse, le chef de cabinet du ministre de la Justice s’est contenté de confirmer les propos du ministre sans pour autant donner les détails. Rappelons qu’au lendemain des élections du 27 septembre, plusieurs voix s’étaient élevées pour dénoncer la transhumance de certains élus dans le cadre de véritables transactions financières. Des chefs de partis en avaient même fait part au ministre de la Justice et au Premier ministre. Depuis, ne voyant rien venir, ils commençaient à perdre espoir. Mais il semble que Driss Jettou et Mohamed Bouzoubaâ, eux, n’aient pas oublié.