Au Royaume
Ecoles privées cherchent enseignants
Départ massif des profs du privé vers le public.

La rentrée scolaire s’annonce très difficile pour les établissements du privé. Au cours des préparatifs pour l’entame de la saison, les professionnels de ce secteur ont eu la mauvaise surprise d’assister à des départs massifs de leurs enseignants. La cause : la majorité d’entre eux, notamment à Casablanca et Rabat, ont préféré rejoindre la fonction publique après avoir réussi le concours organisé récemment par le ministère de l’éducation nationale.
Au début du mois de juillet, en effet, l’Education nationale avait lancé un concours, ouvert aux licenciés, pour le recrutement, à titre exceptionnel, de 3 000 enseignants. Cet effectif devrait s’ajouter, en fait, aux recrutements qui s’effectuent de manière ordinaire et annuellement à travers les centres de formation des cadres du ministère.
Cette opération a suscité l’ire des professionnels du secteur de l’enseignement privé. L’Union de l’enseignement et de la formation libre au Maroc la qualifie de véritable coup dur pour l’enseignement privé d’autant qu’elle intervient à la veille de la rentrée et qu’elle touche près de 80% des enseignants permanents en situation régulière (contractuels et bénéficiant de CNSS…) des établissements privés. Dénonçant «l’irrégularité de cette opération puisqu’elle enfreint l’article 42 du Code du travail», les professionnels déplorent le fait que le ministère n’ait pas mis en place des conditions qui permettraient à des licenciés chômeurs d’accéder en priorité à ces nouveaux postes.
Il est probablement trop tard pour se rattraper pour cette saison scolaire. Reste à savoir si le même problème se reproduira puisque le ministère procédera, dans les deux années à venir, à de nouveaux recrutements massifs d’enseignants. On table sur 41 500 enseignants supplémentaires sur la période 2009-2011. Le secteur privé devra fournir des efforts pour retenir ses profs.
