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Au Royaume

Douze mois

Il est de tradition de faire le bilan à  la fin de l’année. En réalité, c’est à  la veille des congés qu’il convient de se prêter à  cet exercice. En un an, le Maroc a connu bien des changements.

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Il est de tradition, dans le métier de la presse, de s’arrêter de temps en temps pour faire des bilans. L’usage veut que l’on fasse cet exercice en fin d’année, marquant symboliquement le changement d’année civile. Pourtant, à y regarder de plus près, c’est à la veille des congés que ce bilan devrait se faire, la rentrée étant toujours synonyme de nouveau. Bilan donc.

En un an, le Maroc a connu bien des bouleversements, et d’abord sur le plan politique. Des élections législatives à la nomination d’un gouvernement mené par un premier ministre politique, en passant par le succès de l’Istiqlal et la déconfiture du PJD, on retiendra plusieurs choses. Primo, le spectre d’un raz-de-marée islamiste n’est plus qu’un souvenir. Les Marocains sont peut-être conservateurs, mais pas radicaux. Deuxio, l’idée selon laquelle un gouvernement dirigé par un technocrate serait la seule issue possible est fausse. L’actuel gouvernement ne démérite pas, loin s’en faut, en dépit d’un Premier ministre quelque peu effacé.

Sur le plan économique également, les douze mois écoulés ont été porteurs de changement. On a ainsi appris (ou réappris) la cyclicité de la croissance. Qui aurait dit, il y a un an, que l’immobilier et le tourisme seraient malmenés ? On a aussi constaté l’étendue du mal qui affecte le tissu industriel classique, mais, surtout, on a découvert que l’économie nationale pouvait encaisser le choc des aléas mondiaux sans trop de dégâts.

Last but not least, la réforme de la Caisse de compensation est sur les rails, un sérieux plan pour l’agriculture est lancé et le Maroc se met enfin à penser économie d’énergie.
Sur le plan social, les évolutions sont nombreuses : une multitude de projets lancés, un recul de la pauvreté et du chômage. Des avancées dont on ne soupçonnait pas l’ampleur. En dépit de ce qui a été écrit dans des rapports d’organismes internationaux, souvent basés sur des indicateurs quantifatifs uniquement, une amélioration du niveau de vie est palpable.

Enfin, après douze mois, il est désolant de constater que la fête du Trône ne donne lieu à aucune manifestation symbolique. Il y a à peine un an, entreprises et commerces arboraient des drapeaux sur leurs devantures. Aujourd’hui, plus rien. Est-ce normal ? Autant le faste des tentes caïdales d’antan était d’un archaïsme criant et coûteux, autant la disparition de ces petits gestes est triste. Une fête du Trône… ça se fête, quand même !