Au Royaume
Campagnes mensongères
Al’approche de 2016, il y a comme une atmosphère de propagande électorale qui s’installe. Normal. Les partis politiques font du marketing et font même dans l’activité «commerciale» pour recruter des adhérents et des électeurs le moment venu.
Comme une entreprise, un parti politique, pour vendre, a besoin de déployer une stratégie de communication. Bref, de faire de la publicité.
Or, on sait que la publicité mensongère est bannie et sévèrement punie par la loi. Quid alors de la publicité mensongère d’un parti politique ? Quid des fausses informations distillées par les partis, que ce soit en temps normal ou en temps de campagne ? Quid de ces partis qui pour faire de la politique justement font appel à des tactiques où il est permis, voire accepté, que l’on puisse induire en erreur l’opinion publique. Cette opinion publique qui se trouve être en fait le consommateur final. Ironie du sort, ce sont ces mêmes partis politiques qui passent leur temps à légiférer, au sein du Parlement et, entre autres, vouloir encadrer l’activité du monde des affaires et des entreprises souvent sous le même prétexte qui est de protéger le citoyen et le consommateur. Mais qui protège ces millions d’électeurs induits en erreur par ces marketeurs de la politique ?
Le jeu démocratique au Maroc a pris en 2011 une nouvelle tournure que certains de nos partis et politiciens semblent ne pas avoir encore saisi. Ceci est d’autant plus étrange que c’est bien cette même classe politique qui, durant au moins deux à trois décennies, appelait à cor et à cri à la moralisation et à la normalisation du paysage politique, à l’instauration de pratiques claires et saines, au bannissement de l’économie de rente, des méthodes occultes, de l’utilisation de moyens illégaux comme l’argent mais aussi le mensonge et le dol…
Sauf qu’à l’approche de chaque scrutin, une frange de cette classe politique, dans l’opposition comme dans la majorité, devient plus obnubilée par une seule chose : le résultat des décomptes. Les beaux discours, on les laisse pour la parade. Sauf que le jeu de la classe politique peut devenir dangereux quand la course aux voix engendre des pratiques qui vont au-delà du mensonge. Les partis politiques ont accès aux médias publics et maîtrisent les canaux pour s’adresser à la population. Distiller des messages subliminaux dans leurs discours risque de constituer un vrai danger pour tout le pays.
Certes, la justice a un rôle à jouer dans cette régulation. Mais elle ne peut jamais réparer les dégâts à large échelle que peut causer une communication orientée et vicieuse.
Il est temps peut-être de mettre en place une autorité pour observer la communication des partis politiques, veiller à ce qu’elle respecte réellement un code d’éthique et surtout qu’elle ne porte pas atteinte aux fondamentaux même de la nation…