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Au Royaume

Business-plan social

Notre avenir, notre objectif, devront être, à  côté de la croissance économique, le développement humain. Deux buts qui ne sont pas antinomiques, au contraire. Aujourd’hui, l’on sait bien que le développement social est le levier de la croissance.

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C’est une initiative inattendue que le Souverain vient de prendre. Une initiative qui va sans doute occuper le devant de l’actualité au cours des prochains mois et des prochaines années, puisqu’il s’agira de travailler sur le court, moyen et long terme à la fois et d’évaluer le travail accompli à chaque étape. Une démarche que l’on n’a plus l’habitude de trouver dans des business-plans. Nous avons donc notre business-plan pour le social.
Au classement annuel établi par le PNUD, selon l’indice du développement humain, le Maroc occupait, en 2004, la 125e place, derrière la Bolivie, l’Egypte, l’Afrique du Sud ou encore – et les gens ne l’imaginent pas – le Gabon, un rang indigne de l’idée que nous nous faisons de notre dignité et de nous-mêmes. C’est une mauvaise place méritée et, n’eussent été les campagnes nationales de vaccination lancées par Hassan II, le classement aurait été pire.
Pourtant, on sait depuis longtemps, et le cas des campagnes de vaccination l’a clairement montré, que le développement humain n’est pas seulement une affaire de sous. Il est aussi affaire de solidarité, de bonne affectation des ressources, de volonté et, surtout, de continuité dans l’action.
Prenez le cas du Maroc et des Philippines. Leur revenu par habitant est voisin et, pourtant, les Philippines, 83e, figurent en bien meilleure place que le Maroc. Les nations qui trustent les premières places de l’IDH ne sont pas toujours les plus riches.
Depuis le Programme d’ajustement structurel des années 1980, le débat sur la croissance revient sans cesse sur le tapis. On a pu faire de la croissance malgré l’ajustement, cela on s’en est bien rendu compte. Mais le déficit social, lui, a très peu reculé. La décennie 1990 a été une décennie d’accroissement de la pauvreté.
Or, à l’heure actuelle, le taux de croissance de l’économie marocaine, bon an mal an, n’arrive pas à éroder le stock de chômeurs. A moins de 5 ou 6% par an, pendant de longues périodes, il est illusoire d’espérer améliorer les indicateurs sociaux de manière mécanique.
L’initiative royale vient donc fixer une nouvelle priorité. Notre avenir, notre objectif, devront être, à côté de la croissance économique, le développement humain. Deux buts qui ne sont pas antinomiques, au contraire. Aujourd’hui, l’on sait bien que le développement social est le levier de la croissance.
Enfin, on remarquera que le discours du Souverain intervient à un moment où la conjoncture économique est affectée par de multiples aléas. A point nommé, pour remobiliser les Marocains.

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